Mantois : deux centres commerciaux menacés pour raisons de sécurité

Les centres commerciaux Mantes 2, au Val Fourré (Mantes-la-Jolie), et Mag 2000, à Magnanville, ne répondent pas aux exigences de sécurité anti-incendie, et doivent rapidement se mettre aux normes.

Sur l’immense dalle au cœur du quartier du Val fourré, le centre commercial Mantes 2 et ses 93 boutiques risquent la fermeture administrative. Dans un courrier envoyé en avril, la préfecture des Yvelines somme en effet le syndic de réaliser des travaux de sécurité incendie au niveau du parking, et demande aux propriétaires de certaines boutiques de mettre en règle leurs commerces.

« Nous avons commencé à nous mobiliser en 2013 : il y avait eu trois départs de feu cette année-là, dont deux dans le parking », justifie le sous-préfet de Mantes-la-Jolie, Philippe Portal. Plusieurs commerces avaient alors brûlé, ainsi qu’une salle des fêtes privée. Plusieurs réunions ont alors eu lieu entre la préfecture, le syndic de copropriété et les sapeurs-pompiers. Mais le dossier est resté au point mort, rappelle le sous-préfet : « Ne voyant pas d’évolution, nous sommes amenés à passer d’une procédure amiable à une procédure plus contraignante. »

La contrainte est aujourd’hui claire : si des travaux n’étaient pas engagés rapidement, la préfecture prononcera un arrêté de fermeture administrative du centre commercial. « La sécurisation du garage est aussi pour la sécurité des commerçants, car ils sont les premières victimes d’une défaillance », assure Philippe Portal. A l’exception du parking et de certaines parties communes, l’autre écueil de la sécurité incendie de Mantes 2 concerne des accès pompiers insuffisants dans plusieurs des locaux commerciaux privés. « Nous souhaitons une étude et des propositions pour la mise en sécurité des commerces de surface », indique ainsi le représentant de l’Etat.

« Il y a une forte pression pour que les autorités publiques demandent au syndic de fermer le centre commercial », a annoncé de son côté Raphaël Cognet (UMP), adjoint en charge du commerce, au dernier conseil municipal. « C’est aux propriétaires qu’il incombe de faire les travaux dans leurs cellules commerciales, mais nous allons les aider dans leurs démarches », a-t-il aussi indiqué. Quant au marché, dont il se murmure que l’écartement insuffisant de ses allées contrevient également à la sécurité incendie liée aux accès des sapeurs-pompiers en cas de feu, il n’est pas concerné pour l’instant. « C’est un sujet sans doute moins urgent et moins grave que les autres », estime à son sujet le sous-préfet.

 

Magnanville : Mag 2000 passe tout près de la fermeture administrative

Les copropriétaires envisagent de diviser le centre commercial en deux pour être de nouveau en règle.
Les copropriétaires envisagent de diviser le centre commercial en deux pour être de nouveau en règle.

Les commerçants du centre commercial Mag 2000, ouvert dans les années 70, ont eu très chaud la semaine dernière, après plusieurs péripéties. Le centre est finalement assuré de rester ouvert au moins jusqu’au 1er septembre, date à laquelle ses copropriétaires devront présenter leur engagement dans des travaux de division, permettant d’échapper à la réglementation.

Tout a commencé par une visite de sécurité de routine. « La commission de sécurité a découvert que le dispositif de sécurité était en panne. Nous avons demandé aux propriétaires d’opérer à une réparation rapide, ou à défaut de mettre en place une présence humaine pour sécuriser le site », détaille le sous-préfet de Mantes-la-Jolie, Philippe Portal.

Le syndic n’avait pas les fonds nécessaire pour remettre en service le système de sprinklers, indispensable pour les centres commerciaux de plus de 3 500 m². Les copropriétaires ont choisi de diviser le centre commercial en deux pour être de nouveau en règle. Ils ont également mis en place une sécurité incendie humaine, assurée par des vigiles spécialement formés.

« Je ne prendrai pas la responsabilité d’un incendie et de morts », explique Michel Lebouc (DVG), le maire de Magnanville. Il a du menacer le centre d’une fermeture immédiate la semaine dernière, obligeant les commerçants à mettre en place les vigiles. « C’est dommage d’en arriver là », ajoute l’édile, qui prévient : « Je ne donnerai pas plus de délai si la solution n’est pas sur mon bureau au 1er septembre. »