Sept collèges expérimentent les tablettes tactiles

Dans le cadre d’une expérimentation nationale, des élèves yvelinois de 6ème ont reçu des tablettes tactiles qui les suivront pendant tout leur collège. Certains enseignants émettent cependant des réserves.

Le gouvernement étudie la mise en place d’une tablette tactile par élève au collège. Alors, la semaine dernière, les élèves de 6ème de trois collèges du Val fourré se sont vus remettre des tablettes tactiles dernier cri dans le cadre de cette expérimentation, pour laquelle les Yvelines ont candidaté.

« Ca permet de démultiplier le professeur, et de faciliter le lien avec les familles avec l’ENT (Environnement numérique de travail, Ndlr), se satisfait Nadège Richet, principale du collège mantais Clemenceau. Ca développe l’autonomie, la socialisation des élèves. C’est aussi un outil attrayant. »

Quels collèges concernés ?

André Chénier, Paul Cézanne, Georges Clemenceau à Mantes-la-Jolie ; Marcel Pagnol (Bonnières-sur-Seine), Jules Verne (Les Mureaux), Le Racinay (Rambouillet), Louis Paulhan (Sartrouville).

Presque 900 tablettes sont en cours de distribution auprès des élèves entrant en 5ème l’an prochain, dans sept collèges du département. Ces élèves garderont l’appareil jusqu’à la fin de leur collège. Le coût en est d’un million d’euros, partagé à égalité entre l’Etat et le conseil départemental. Une mise en place définitive coûterait chaque année au moins dix fois plus, d’après le président du Département, Pierre Bédier (UMP).

La réussite ou non de l’expérimentation sera jugée par les enseignants. « Les premiers éléments que nous prendrons en compte seront la participation et l’implication des élèves. Ce n’est pas chiffré, mais facile à constater par les enseignants au quotidien, indique la principale. L’idée est de les voir prendre en main leur scolarité, en devenir acteurs. »

Si les élèves ayant reçu ce jour-là leur tablette étaient plutôt enthousiastes, comme leurs parents, certains enseignants sont nettement moins convaincus. « Nous attendons toujours les formations, et nos tablettes n’arrivent qu’à la rentrée », pointe un enseignant en histoire-géographie. Une professeure d’espagnol fait, elle, remarquer que les manuels scolaires électroniques coûtent plus cher à l’établissement que leurs versions papier.

Des tablettes très surveillées

Les tablettes tactiles distribuées aux élèves incluent deux dispositifs d’envergure. Le premier est un filtrage poussé des communications et manipulations réalisées avec ces outils. Le second est la possibilité d’une géolocalisation et d’un blocage à distance des machines, en cas de perte ou de vol. Toute navigation sur internet passera par l’intermédiaire des serveurs du rectorat, avec un filtre similaire à celui des établissements scolaires.

de l’Education nationale dans les Yvelines pourront également consulter l’activité de l’élève sur sa tablette. Ces appareils électroniques sont également géolocalisable et désactivables, afin d’éviter les vols ou le racket des jeunes élèves. « On sait bien comment ça se passe dans le quartier : dites bien aux grands que ça n’a de valeur que pour vous. Ca ne marchera pas ici, ni au pays, même s’ils le bricolent. Il faut faire passer le message », a ainsi enjoint le président du conseil départemental Pierre Bédier (UMP) aux collégiens.