Pac : les céréaliers mécontents

L’obtention des fonds de la Politique agricole commune (Pac) nécessite des procédures supplémentaires, et certaines règles ont été indiquées tardivement. Les délais ont déjà été prolongés deux fois.

Chaque année, les agriculteurs céréaliers des Yvelines remplissent un important dossier afin que les fonds de la Politique agricole commune (Pac) européenne leurs soient versés. Cette fois-ci, les agriculteurs ont eu d’importantes obligations supplémentaires, et leurs représentants ont peur que certains d’entre eux ne puissent bénéficier de l’apport financier représenté par la Pac.

« Deux choses s’aditionnent », explique Catherine Mazet, adjointe au service d’économie agricole de la Direction départementale des territiores (DDT) des Yvelines. « C’est la première année d’application de la réforme 2015-2020 de la Pac. S’ajoute à ça la mise en place de mesures suite à l’audit annuel de l’Union européenne (UE). »

Suite à cet audit, l’Etat français, qui avance les financements de la Pac, risquait de ne pas se voir rembourser 3,5 milliards d’euros par l’UE. Après négociations, la facture est tombée à un milliard d’euros non remboursés sur les cinq prochaines années. En échange, l’Etat s’est engagé à fournir une meilleure cartographie des exploitations, jugée insuffisamment précise par les services de l’Union.

Alors, dans son exploitation de Oinville-sur-Montcient, Philippe Maurice ne décolère pas : « Nous avons dû redessiner toute la cartographie de l’exploitation, c’est un boulot monstre. Et les dossiers sont beaucoup plus complexes qu’auparavant, il nous manque des informations qui arrivent au compte-goutte. » Président de l’Union de Mantes, rattachée à la FDSEA, il demande de la souplesse à l’administration, pour qu’aucun agriculteur ne soit pénalisé en cas de retard.

La date de rendu des dossiers, habituellement fixée au 15 mai, a d’ailleurs été déjà repoussée deux fois, au 9 puis au 15 juin, par le Ministère de l’agriculture. « Nous comprenons parfaitement l’exaspération des exploitants, les règles sont arrivées tard, admet Catherine Mazet. Nous mettons en place tout ce qu’il faut pour les aider. » Elle les invite d’ailleurs à se manifester le plus tôt possible en cas de besoin.