« Nous voulons être régularisés »

Depuis le 10 juin, une centaine de travailleurs sans-papiers occupe le siège de l’entreprise Randstad. Ils demandent le respect de leurs droits pour continuer à travailler légalement.

Ils sont plusieurs, allongés à même le sol dans les locaux ou à l’entrée de l’entreprise d’interim Randstad, ce jeudi 11 juin après-midi. La veille au matin, les travailleurs sans papiers avaient entamé une occupation passive du site, avec le soutien de la CGT, afin de demander une régularisation de leur statut de travailleur.

« Notre situation administrative – ne pas avoir de titre de séjour – est une aubaine pour le patronat, et donc au contraire un élément qui pèse sur la condition de l’ensemble des salariés », explique un tract distribué dans l’entreprise du technoparc de Poissy. Dans ce conflit du travail où les non-grévistes ne sont pas pris à la gorge, la direction semble avoir abandonné les lieux. Un agent de sécurité veille, mais aucun débordement n’a été constaté. Certaines personnes prient à l’ombre des regards, tandis que d’autres se rafraichissent.

« Nos soucis sont simples, nous voulons être régularisés, pour moi c’est une petite chose. Nous avons des gens qui nous soutiennent, ils ont compris nos difficultés jusqu’ici », explique Ousmane Niang, travailleur sans papier originaire de Mauritanie, qui multiplie depuis plusieurs années les travaux d’intérim en France. A Randstad comme chez Adecco, à Montigny-le-Bretonneux, les demandes sont les mêmes : les délivrances de certificat de concordance. Rendues possibles par la circulaire Valls du 28 novembre 2012, et permettant aux travailleurs sans papiers de régulariser leurs situations, elles restent rares.

« La préfecture des Yvelines » ne respecterait « même pas » cette circulaire « qui donne des réglementations qui ne sont pourtant pas terribles », soutient Alain Luguet, militant CGT de l’union syndicale des Mureaux. « Qu’ils régularisent les gens en grève, afin de leur donner la possibilité de pouvoir travailler, de payer des impôts et de quitter le pays lorsqu’ils veulent voir leur famille », poursuit le militant.