De nouvelles classes d’école dans le centre-ville

En décembre dernier, l’école muriautine Jean Zay brûlait dans un incendie. Aujourd’hui, la ville est en passe d’aménager le pré Paul Bert pour accueillir les anciens élèves.

Depuis cette rentrée, la situation n’est pas simple pour les parents. Actuellement, les 170 anciens élèves de la maternelle Jean Zay, qui avait pris feu en décembre, sont scolarisés à trois kilomètres du centre-ville des Mureaux. Une situation qui lasse les parents, surtout ceux qui ne sont pas véhiculés, donc tributaires des horaires de la navette.

« Le matin, on a le choix entre déposer notre enfant au gymnase, dans ce cas il prend le bus mis à disposition par la ville, sinon, l’amener directement à l’école mais il faut avoir une voiture, explique un parent d’élève. Le souci se pose sur le temps du repas car on est obligé d’avoir un véhicule pour pouvoir faire manger notre enfant à la maison ».

Cette situation d’éloignement pose de nombreux problèmes de logistique pour les parents non véhiculés et ceux ayant des horaires un peu différents de l’école. « On a poussé la mairie à faire quelque chose pour améliorer cette situation car ça n’était pas du tout dans leur objectif », annonce un parent d’élève.

Luis Sainz (DVG), adjoint au maire chargé de la vie scolaire, a admis avoir eu un grand débat avec ses pairs sur la marche à suivre : « A cause des baisses de dotation de l’État, nous devons faire attention à tout ce que nous dépensons. Or, le nouveau pôle Molière a déjà coûté 25 millions d’euros et un autre est en développement ».

Ainsi, la municipalité préférerait attendre l’ouverture du futur pôle Léo Lagrange, prévue en 2018, pour installer les écoliers dans une toute nouvelle structure. « Ce qui a fait pencher la balance, c’est la discussion que l’on a eu avec les parents d’élèves », a-t-il avoué. Ces derniers, las d’acheminer les petits loin de leur secteur d’affectation, ont demandé à la ville des Mureaux de débloquer la situation.

Le parti pris d’aménager le pré Paul Bert dans le quartier du centre-ville a été « une décision vraiment politique et non technique, selon Luis Sainz. D’autres solutions telles que la répartition des écoliers dans plusieurs groupes scolaires auraient pu être choisies ». En effet, cette décision risque d’alourdir la note de la municipalité.

Hormis la création du pôle Léo Lagrange, dont l’enveloppe prévue est de 20 millions d’euros, la mairie a également dépensé 170 000 euros dans la rénovation des locaux Jean Moulin. Voués à être démolis, il fallait réhabiliter les lieux pour accueillir en urgence les enfants. Il faut ajouter à cela l’installation prochaine des modulaires sur le pré Paul Bert. Le coût de l’opération devrait ainsi s’élever à 1,6 million d’euros. Luis Sainz a déjà prévenu : « Il y aura peut-être un impact financier sur l’ensemble de la population ».

Une problématique généralisée

Bahija essaie de faire inscrire sa fille à l’école maternelle de secteur depuis presque deux ans.
Bahija essaie de faire inscrire sa fille à l’école maternelle de secteur depuis presque deux ans.

Tous les jours, une centaine de parents d’élèves est obligée d’amener son enfant dans une école d’affectation éloignée du secteur de résidence. La raison en est un manque de places évidentes au sein des écoles du centre-ville.

Tel est le cas pour la petite Malak, 5 ans. Affectée à l’école Jules Ferry alors que les parents habitent à quelques mètres de la maternelle Victor Hugo. Depuis la rentrée, la mère de Malak occupe quotidiennement le hall de l’école Victor Hugo afin de faire valoir ses droits. « La directrice de l’école nous a confirmé qu’elle pouvait accueillir Malak mais la mairie refuse de la prendre », a expliqué Abdelaziz, l’oncle de la fillette.

A ce sujet, Luis Sainz a estimé devoir « intégrer cette question dans une problématique globale touchant d’autres familles. Un peu plus d’une centaine serait dans cette situation », a-t-il avoué. En cause, une migration importante de Muriautins vers le quartier du centre-ville.

« La politique de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) a provoqué des mouvements de population à destination du centre-ville, a expliqué Luis Sainz. Aujourd’hui, on est entrain de réfléchir pour trouver une solution durable pour pouvoir répartir équitablement tous ces enfants ». Une affaire encore loin d’être résolue…