Le PSMO lance une concertation

Le projet Port Seine-métropole ouest (PSMO) a débuté sa phase de concertation. Ateliers, groupes de travail et réunions publiques vont s’échelonner sur deux ans, jusqu’à l’enquête publique prévue en septembre 2017.

On n’en est qu’aux balbutiements. Haropa-Ports de Paris a lancé la phase de concertation pour le projet Port Seine-métropole ouest (PSMO). Mercredi dernier, Achères a ainsi accueilli la première réunion publique, initiatrice d’un processus qui devrait durer deux ans. La finalisation du chantier, quant à elle, est envisagée en 2040. Pour l’occasion, quatre directeurs du projet, ont expliqué au public, constitué de 70 personnes, la manière dont allait se planifier ces deux ans de concertation. Une phase particulière qui devrait être marquée par l’omniprésence de la population et des experts, tout cela sous l’oeil de Michel Gaillard garant de la concertation PSMO.

Durant la réunion, Etienne Dereu, directeur de l’aménagement, a rappelé le contenu du projet : « il s’agit d’une plateforme portuaire multimodale dédiée aux bâtiments et travaux publics et qui a vocation à offrir des solutions stratégiques ». Ce port accueillera différentes activités économiques, des activités de services aux entreprises comme la location de matériel et un service de transbordement de matériaux et de marchandises. L’objectif de ce port est de pouvoir utiliser la voie d’eau pour approvisionner les chantiers du Nouveau grand Paris et pour acheminer les remblais nécessaires au réaménagement de la plaine.

En septembre 2014, un débat public avait été mené pour recueillir l’avis de la population et décider de la poursuite éventuelle du programme. Celui-ci avait alors été jugé légitime par le maître d’ouvrage et le processus d’études a donc été repris.Lors du débat public, la population avait émis plusieurs doutes notamment sur l’impact des nuisances (bruit, poussière, pollution) et la situation des habitants du site. Des doutes qui ont été de nouveau abordés lors de cette réunion publique. Sur le premier point, un cahier d’exploitation et une charte d’engagement ont été envisagés afin que les entreprises, présentes sur le site, œuvrent à limiter ces impacts.

Quant à la situation des habitants du site, celle-ci est traitée « au cas par cas », selon Etienne Dereu. Alexis Rouque, directeur général, a dit « veiller particulièrement à ceux qui habitent dans le périmètre du port ». En effet, sept propriétés sont menacées d’expropriation pour permettre la construction du PSMO (voir encadré).« C’est la première fois que je viens à une réunion publique du PSMO, a avoué Jean-Claude, Achèrois. Je me suis rendu compte que les riverains étaient très inquiets notamment sur les nuisances supposées. Je m’étais dit que personne n’habitait près du site or, c’est faux ! ».

En effet, de nombreuses inquiétudes ont été soulevées telles que l’impact de la circulation fluviale sur la Seine pour les pratiquants de voile, les perspectives réelles d’emplois et la légitimité d’un tel port. Des problématiques qui doivent faire l’objet d’ateliers et ce, durant les deux prochaines années. La prochaine véritable étape est l’enquête publique, prévue en septembre 2017. Quant aux premiers travaux, ces derniers sont envisagés fin 2018.

DES EXPROPRIATIONS AU GOÛT AMER

La pilule a du mal à passer du côté des riverains. Sept propriétaires sont menacés d’expropriation pour que le projet de port puisse aboutir. « Nous n’avons jamais reçu de courrier officiel nous annonçant la situation, ont admis Josette et Pierre-Jean, habitants d’Andrésy. Nous sommes les premiers concernés or, nous avons appris l’existence de ce projet ainsi que la mise en place des réunions, complétement par hasard ».

Il en est de même pour François Morlon. « Ils ont voulu rentrer chez moi, estimer ma maison alors que je n’ai jamais reçu de papier officiel, a-t-il avoué. Ils ont déjà fait sonder les sols ! » Une situation que regrette cet habitant du site, qui s’est bâti un cadre de vie agréable avec poules, coq et lapins.« Nous ne sommes pas contre ce projet de port mais contre le fait que le maître d’ouvrage souhaite être, à 100 %, propriétaire du foncier, a-t-il ajouté. Même s’il ne s’agit que d’un projet, pour lui, c’est comme si c’était déjà fait ! »