Les maires ruraux organisent leur lobbying

Inquiets face à la montée en puissance de grandes intercommunalités, les maires des communes rurales créent une association pour se faire entendre.

Jeudi 7 mai, ils étaient une trentaine de maires de communes yvelinoises de moins de 3 500 habitants à se réunir à la mairie de Guerville. Face à un paysage administratif départemental en cours de recomposition, avec notamment la création de grandes agglomérations, ils ont lancé la fondation d’une Union des maires ruraux des Yvelines (Umry).

« Les élus ruraux ont aujourd’hui le sentiment qu’il y a plein de choses très importantes pour l’avenir de nos communes en train d’être décidées, et que ça se décide sans nous », explique son président, Philippe Geslan (SE). Maire de Méricourt, vice-président en charge de la promotion de la ruralité à la Communauté d’agglomération de Mantes en Yvelines (Camy), cette initiative est la sienne. « J’ai été amené à rencontrer tous les maires ruraux de la Camy et ceux d’autres communes rurales. J’ai identifié un certain nombre de questions, d’angoisses et d’inquiétudes quant à la survie même de nos communes », explique l’édile. Ce dernier a alors pris sa plume pour écrire aux 177 maires yvelinois des communes de moins de 3 500 habitants, dont 60 ont déjà répondu positivement.

Au rang des angoisses et inquiétudes figurent la réduction des dotations de l’Etat et les charges financières nouvelles, la représentation des petites communes dans les très grandes intercommunalités, voire même la suppression des plus petites d’entre elles dans la prochaine décennie. « L’idée n’est pas de créer qu’une association de défense ou de contestataires, mais de travailler ensemble et de faire des propositions concrètes, que nous porterons aux institutions et élus concernés », nuance cependant Philippe Geslan de l’association, dont l’assemblée générale de constitution se tiendra en septembre.

Un sujet sera abordé de manière prioritaire par ce rassemblement d’élus ruraux : celui des petites intercommunalités restantes après les fusions en cours. « En vallée de Seine, il y a la grande agglomération de 400 000 habitants (Grand Paris Seine aval, de Rosny-sur-Seine à Conflans-Sainte-Honorine, Ndlr), mais aussi celle de Bonnières-sur-Seine à 20 000. Comment va-t-elle fonctionner, avec quels moyens ? »,
s’inquiète-t-il ainsi.