Comment réagir après ce drame qui a touché l’ensemble de la nation française ? Pour une élue de la République, la question se pose à plusieurs niveaux. A 8 heures du matin, ce lundi, c’est devant les portes de l’école maternelle Reine Astrid que nous retrouvons Sophie Primas (LR). « Actuellement on gère des choses infiniment plus graves », tempère l’édile d’Aubergenville, en réponse à un habitant venu l’interpeller sur un problème de voisinage. Un agent de la police municipale surveille les entrées, et relève quelques plaques d’immatriculation qui passent devant lui, comme le font ses collègues pour les trois groupes scolaires de la ville. Le plan Vigipirate mis en place depuis le mois de janvier, est plus que jamais maintenu. «Le sous-préfet m’a demandé prendre toutes les mesures sécuritaires possibles, témoigne Sophie Primas. On oscille entre la résistance et la sécurité. » L’élue se dirige ensuite à l’école primaire pour rencontrer la directrice de l’établissement.
« On n’a pas le droit de communiquer avec les journalistes aujourd’hui, ce sont les demandes de l’inspection académique », soutient Fanny Le Yaouanq, directrice de l’école primaire Reine Astrid. La maire d’Aubergenville a pris la décision de renforcer les contrôles dans les établissements, et de « ne faire rentrer que les parents » dans les écoles maternelles, tandis qu’aucun adulte ne sera autorisé à entrer pour les primaires. « Un instituteur était très en colère (événements du 13 novembre, Ndlr), mon rôle est aussi d’apaiser. Il ne faut pas créer chez les enfants des divisions qui n’existent pas », affirme la sénatrice des Yvelines. Après une réunion concernant l’urbanisme en mairie, Sophie Primas a réuni l’ensemble des employés des services et les élus de la municipalité (majorité et opposition, Ndlr), pour procéder à une minute de silence, comme partout en France à cet instant. Dans la foulée, c’est dans la salle du conseil municipal que se sont retrouvés tous les directeurs des différents services. « C’est à chacun d’entre vous d’être des facteurs d’apaisement », lance la maire d’Aubergenville, avant d’engager un tour de table.
« Le producteur (3pomprod, Ndlr) est quelqu’un d’impliqué au Bataclan », s’inquiète la responsable administrative de la Nacelle, nous précisant que certains techniciens sont morts le 13 novembre. La salle de concert doit accueillir ce vendredi la chanteuse Hindi Zahra. « On prendra deux agents supplémentaires, si c’est maintenu », propose Dominique Belhomme, président de la communauté de communes Seine Mauldre. « L’urgence est de faire la liste des concerts, et se rapprocher avec Blues-sur-Seine et la préfecture », suggère Sophie Primas. « Si on a un animateur à l’accueil, on est hors-norme », précise la directrice en charge des activités périscolaires. « C’est pareil, vous pouvez nous faire un état des lieux », indique l’élue, en référence aux différentes sorties prévues les prochains jours.
Les trois jours de deuil national s’achèveront mercredi matin, et les drapeaux qui ornent l’hôtel de ville ne devront plus être en berne. Ce même jour, la mairie organisera un rassemblement à 18 h 30, dont l’objectif sera de réunir « les Aubergenvillois qui veulent témoigner leur soutien aux victimes », où seront conviés également les représentants des différents cultes de la commune. En début d’après-midi, c’est en tant que sénatrice que Sophie Primas s’est rendue à Versailles, où les parlementaires étaient réunis en Congrès, pour la première fois depuis 2008. C’est devant l’enceinte du château que nous l’avons quittée, à la demande des forces de l’ordre, en grand nombre dans l’ancienne cité royale. Le Président de la République l’a annoncé en ouverture de son discours : « La France est en guerre ».