Suite aux attentats ayant endeuillé le pays vendredi soir, le gouvernement a pris de nombreuses mesures supplémentaires. La plus importante d’entre elles est l’instauration de l’état d’urgence, qui n’avait pas été déclenché dans l’ensemble du territoire métropolitain depuis la guerre d’Algérie. Il donne des pouvoirs très étendus aux préfets, et est actif pour une durée maximum de 12 jours sans vote parlementaire. Dans l’ensemble des départements français, le préfet, représentant de l’Etat, peut désormais restreindre la liberté de circulation et de réunion par l’intermédiaire de zones d’accès limités, d’un couvre-feu ou de l’interdiction des rassemblements. Il a également la possibilité d’interdire le séjour « à toute personne susceptible de créer un trouble à l’ordre public », d’opérer à des réquisitions, ainsi qu’à des perquisitions à toute heure.
Un second décret gouvernemental s’attache au territoire francilien. Il donne aux préfets des cinq départements le pouvoir d’assigner à résidence toute personne « dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre public », de fermer de façon provisoire les salles de spectacle et lieux de réunion, ou de confisquer certaines catégories d’armes. Le préfet d’Île-de-France, dès samedi matin, a interdit toute manifestation sur la voie publique jusqu’au lundi 16 novembre à minuit, et jusqu’au 19 novembre pour les départements de petite couronne. A la préfecture des Yvelines, le choix a été fait de ne pas interdire les spectacles et événements prévus en intérieur. Seule demande, respectée lors des rares manifestations maintenues : l’amélioration de la sécurité, avec notamment un contrôle des accès et des sacs.
Il a également annoncé le renfort en Île-de-France de 1 000 militaires supplémentaires, ainsi que 5,5 compagnies de CRS. Le « plan blanc » a été activé tout le week-end dans les hôpitaux : il leur permet de mobiliser matériel et personnel supplémentaires. Du côté des écoles, qui ont rouvert lundi, toutes les sorties scolaires sont interdites jusqu’au 22 novembre. Enfin, le gouvernement a indiqué sa volonté d’implémenter des « adaptations » de la loi de 1955 sur l’état d’urgence. Une nouvelle loi intégrant ces changements doit ainsi être examinée ce mercredi en Conseil des ministres. Elle devrait ensuite être votée par les parlementaires au même moment que la prolongation de l’état d’urgence, que François Hollande souhaiterait porter à trois mois.
Annulations en cascade
Dès samedi matin, les collectivités locales yvelinoises ont dû décider le maintien ou l’annulation des événements et rassemblements du week-end. Si toutes les manifestations publiques étaient interdites, ce n’était le cas ni des marchés, ni des événements se tenant en intérieur. Par prudence, l’immense majorité des mairies et intercommunalités ont décidé d’annuler tous les événéments qu’elles organisaient ou hébergeaient.
Quant aux marchés du dimanche, à quelques exceptions près comme à Bonnières-sur-Seine ou à Poissy, ils ont été annulés, à l’instar de celui de Mantes-la-Ville. Samedi, les autorités n’avaient pas eu le temps de réagir, compte tenu du fait que les commerçants installent leurs étals dès 5 h du matin. Sur les marchés maintenus, l’ambiance était par ailleurs morose, et les clients pas au rendez-vous.