Renault : 100 millions d’euros et des embauches à Flins-sur-Seine

L’arrivée d’un nouveau modèle est toujours un événement pour une usine automobile. Il se double ici d’un investissement important pour rénover le site, et de promesses d’embauches à venir.

Pour la première fois depuis la fusion avec Nissan, une usine Renault va accueillir la fabrication d’un véhicule de la marque japonaise : la citadine Micra, proche du concept-car Sway exposé en décembre dans les ateliers, y sera produite d’ici à la fin de l’année (voir encadré). Une centaine de millions d’euros doit être investie sur le site de Flins-sur-Seine, et des embauches en CDI sont à nouveau prévues cette année.

Cette vieille dame industrielle, implantée en bord de Seine sur 237 ha, dont 67 bâtis, est la plus vieille usine d’assemblage de voitures du groupe Renault. « Avoir un nouveau véhicule, c’est important mais c’est assez habituel pour nous, a indiqué aux patrons du Mantois le directeur du site, Olivier Talabard, plutôt optimiste quant à l’avenir. Ce qui est beaucoup plus important est que Renault a décidé d’investir dans cette usine, de la rénover. »

Depuis son inauguration en 1952, 17 millions de voitures sont sorties de ses chaînes. 2 500 salariés de Renault et 1 700 intérimaires ont produit, en 2015, 130 000 Clio 4 et presque 20 000 exemplaires de la citadine électrique Zoe. Une activité moins connue est la production quotidienne de 45 000 pièces embouties, revendues à d’autres usine Renault… mais aussi à des groupes automobiles comme Daimler. Elle compte pourtant pour un quart du chiffre d’affaires.

De 2014 à 2015, l’usine est passée de 120 000 véhicules à environ 150 000, et la direction espère réaliser 200 000 voitures en 2017. Des embauches sont également prévues en 2016, après 116 recrutements en 2015. Si cette année est consacrée à l’arrivée de la Micra, l’usine a aussi réorganisé ses ateliers afin d’optimiser leur rendement, après le passage de deux à une ligne de production il y a cinq ans.

« Mon idée est que cette usine ne soit pas ballotée par des décisions politiques, a prôné son directeur. Sur la Clio, nos compétiteurs sont par exemple la Turquie. Sur les coûts salariaux et le coût de production, on ne peut pas se battre. Nous sommes plutôt sur des dimensions de qualité et de nombre de véhicules fabriqués par personne, où nous serons au niveau des meilleurs en Europe après la réorganisation. »

Micra : 50 salariés au Japon pendant un mois

Emboutissage, tôlerie, montage, peinture : une cinquantaine de salariés de tous les secteurs de production de l’usine se sont rendus à Oppama (Japon) pendant un mois. Au sein d’une usine Nissan consacrée aux prototypes, ils ont pu découvrir et se former à la fabrication de la nouvelle Micra afin d’en rapporter le savoir-faire à Flins-sur-Seine. La citadine, encore tenue secrète, doit entrer en pré-production avant l’été, et en production complète à la fin de l’année. « Une dizaine de prototypes ont déjà été produits, et le planning est confirmé. Ce sera une voiture au design sportif », se satisfait le directeur Olivier Talabard, qui s’est lui-même rendu au Japon en décembre.

L’équipe de nuit prolongée jusqu’en avril

Au mois d’octobre, l’usine a créé une équipe de nuit afin de répondre à la demande, après avoir déjà eu recours à ce dispositif au début de l’année 2015. Initialement prévue jusqu’à la fin de mois de décembre, celle-ci est aujourd’hui prolongée jusqu’à mi-avril. Elle compte 550 personnes, dont deux tiers d’intérimaires.