GPSO : ils ont choisi leur super-maire

Les 129 représentants de la nouvelle communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise ont élu comme président Philippe Tautou, le maire LR de Verneuil-sur-Seine, face à Paul Martinez (UDI) et à Cyril Nauth (FN). Il aura des pouvoirs étendus sur 405 000 habitants de la vallée de Seine.

Sans surprise. Jeudi dernier, dans la salle des fêtes de Mézières-sur-Seine, les 129 représentants de 73 communes de la vallée de Seine ont élu comme président de leur nouvelle intercommunalité Philippe Tautou, le maire LR de Verneuil-sur-Seine. L’édile vernolien l’emporte avec 64 voix, soit la majorité des bulletins exprimés compte tenu des 10 votes blancs.

Devant la salle, les délégués communautaires ont bénéficié d’un comité d’accueil composé de délégués de la CGT (voir encadré), de l’association opposée au projet de carrière calcaire à Brueil-en-Vexin, ainsi que des communistes mantais. A l’intérieur, le public, surtout composé de représentants des oppositions municipales et de responsables associatifs, était venu aussi nombreux que les élus de l’assemblée.

Mais, alors que nombre de participants, ayant préparé de quoi compter les votes supposés des uns et des autres, anticipaient une longue soirée, elle s’est rapidement terminée après le premier tour de scrutin et la victoire de Philippe Tautou. Les deux autres candidats, le maire de Buchelay Paul Martinez (UDI) et celui de Mantes-la-Ville Cyril Nauth (FN), ont récolté respectivement 50 et 4 suffrages.

Philippe Tautou l’emporte avec 64 voix, devant Paul Martinez (UDI) qui récolte 50 bulletins, et Cyril Nauth (FN) avec quatre votes.
Philippe Tautou l’emporte avec 64 voix, devant Paul Martinez (UDI) qui récolte 50 bulletins, et Cyril Nauth (FN) avec quatre votes.

Depuis le 1er janvier, la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSO), issue de la fusion de six intercommunalités, dispose de compétences étendues sur 405 000 habitants de la vallée de Seine, de Rosny-sur-Seine à Conflans-Sainte-Honorine. Eau, déchets, voirie, urbanisme, tourisme, sports ou encore transports relèvent désormais de sa responsabilité.

« On se donne un an pour élaborer un projet de territoire, je prévois de mettre tout le monde autour de la table », a indiqué le nouveau président de GPSO, élu jusqu’en 2020. Il souhaite s’attacher au développement économique, au logement ainsi qu’aux transports. Mais sa première action, « dès le mois prochain », concernera l’élaboration d’un Plan local d’urbanisme intercommunal.

Plusieurs participants avaient préparé de quoi compter les votes supposés des uns et des autres.
Plusieurs participants avaient préparé de quoi compter les votes supposés des uns et des autres.

Certains soutiens de Paul Martinez ont espéré jusqu’au bout, récolter tous les suffrages du groupe d’élus de gauche, qui ne présentait aucun candidat. Mais, n’ayant pas établi de consigne de vote, ils semblent s’être partagés entre un soutien à l’élu buchelois et des bulletins blancs. « Je me disais que la gauche locale pourrait se reconstruire et parler d’une seule voix… », constatait à la sortie le maire de Méricourt, Philippe Geslan (SE), un peu amer.

Dès ce vendredi, les représentants des communes se réunissent à nouveau, à 18 h et toujours à Mézières-sur-Seine, pour élire les 15 vice-présidents de GPSO. Si la gauche sera présente dans ce nouvel exécutif, rien n’est moins sûr en ce qui concerne les soutiens de Paul Martinez (voir encadré). Le vote pourrait bien se prolonger tard dans la soirée.

Les syndicats déplorent l’absence de dialogue

Au soir de l’élection, Catherine Couturier (CGT) a demandé rendez-vous en personne au nouveau président Philippe Tautou.
Au soir de l’élection, Catherine Couturier (CGT) a demandé rendez-vous en personne au nouveau président Philippe Tautou.

Depuis plusieurs mois, les délégués syndicaux de FO et de la CGT déplorent ce qu’ils décrivent comme une absence totale de communication et de transparence quant à l’avenir des agents des six intercommunalités fusionnées. Des propos renouvelés au soir de l’élection, la CGT ayant même demandé rendez-vous en personne au nouveau président de Grand Paris Seine & Oise, Philippe Tautou (LR), qui s’était un peu plus tôt félicité que tous les salaires aient été versés malgré la fusion.

« Préalablement au transfert du personnel, il doit y avoir consultation des instances paritaires et l’élaboration commune d’un accord-cadre pour définir l’organisation. Ca n’a pas été fait, avance Catherine Couturier, secrétaire de la CGT des communaux d’Achères. Nous avons interpellé le préfet et les maires depuis des mois, personne ne semble rien savoir. Il règne l’incompréhension parmi le personnel. »

« Nous regrettons profondément de n’avoir jamais été reçus, l’absence de concertation syndicale, et nous sommes aujourd’hui dans une impasse, indique pour sa part Sébastien Chiovetta, responsable FO dans les Yvelines. Tout est figé au niveau du personnel (rémunérations, congés, statut, lieu de travail, Ndlr), ils sont obligés d’attendre les élections professionnelles. » Attendues à la fin du premier semestre, elles détermineront la représentativité de chacun.

GPSO déjà utilisé en Île-de-France

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« C’est sympa, ca se lit et se prononce bien », se satisfaisait des initiales GPSO Philippe Tautou, aujourd’hui président LR de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise. Mais cet acronyme est déjà utilisé depuis plusieurs années par une autre intercommunalité de l’Ouest francilien, Grand Paris Seine Ouest, qui regroupe des communes de Vanves à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine).

En octobre, lors de la présentation du nom de la nouvelle intercommunalité, Philippe Tautou désamorçait la possible confusion. « Il existe bien un GPSO aujourd’hui, mais il n’existera plus au 1er janvier, avec la création du Grand Paris, donc ça ne posera pas de problème », assurait-il alors.

Sauf que la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest a choisi de conserver son nom, et son acronyme dont elle a d’ailleurs déposé la marque en France il y a des années. « Nous n’avons pas été contactés à ce sujet », indique le service communication, plutôt amusé, de l’ex-communauté d’agglomération devenue un « Territoire » dans le Grand Paris.

Vice-présidences : malheur aux perdants ?

Pour l’instant, le perdant de l’élection, le maire de Buchelay Paul Martinez (UDI),  n’a pas indiqué s’il comptait constituer un groupe d’élus avec ses soutiens.
Pour l’instant, le perdant de l’élection, le maire de Buchelay Paul Martinez (UDI),
n’a pas indiqué s’il comptait constituer un groupe d’élus avec ses soutiens.

Après la présidence viennent les vice-présidences. Elle seront désignées ce vendredi lors du second conseil communautaire de Grand Paris Seine & Oise (GPSO), à partir de 17 h, toujours à Mézières-sur-Seine. Si le groupe des élus de gauche est à priori assuré d’obtenir des postes, la situation est nettement plus compliquée pour les élus ayant soutenu le maire de Buchelay Paul Martinez (UDI). Quant au FN, il n’a rien négocié, et ne peut rien espérer.

Pour l’instant, Paul Martinez n’a pas indiqué s’il comptait constituer un groupe d’élus au sein de GPSO, même s’il a fait part de son intention de ne pas se présenter lui-même à une vice-présidence. Ses soutiens, souvent ruraux, plutôt du Mantois, et de droite ou sans étiquette, pourraient bien se retrouver réduits à la portion congrue au sein des organes exécutifs s’ils restent en ordre dispersé.

« Dans le groupe majoritaire, ceux qui y sont veulent participer à la majorité », estimait ainsi déjà au soir de l’élection Pierre Bédier (LR), le président du conseil départemental, auprès des élus mantais. Il ne cachait pas sa satisfaction, lui qui avait mis tout son poids politique derrière la candidature du maire de Verneuil-sur-Seine, Philippe Tautou (LR), dont le groupe compte 63 membres pour l’instant.