La sauvegarde du patrimoine, un enjeu économique pour les municipalités ?

Passer devant et ne plus les voir, tel est souvent le triste destin de certains monuments comme les églises, les chapelles et les hospices. Cependant certaines municipalités sont prêtes à tout pour sauvegarder leur patrimoine.

Avec l’augmentation de la taxe foncière dans les Yvelines, la diminution des aides financières pour les communes, il semble invraisemblable de se lancer dans la restauration de monument. Certaines villes comme Jambville, Orgeval et Rosny-sur-Seine restent motivées pour sauvegarder leur patrimoine. Les bâtiments religieux témoignent de l’histoire d’une commune. Cependant l’entretien a un coût.

« Nous devons rendre accessible l’église aux personnes à mobilité réduite et réparer la toiture », explique Jean-Marie Ripart, maire (SE) de Jambville qui a déjà annoncé les travaux à ses concitoyens. Il a monté un dossier pour obtenir des aides de la direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France (Drac) et du département. « Le projet s’élève à 80 000 euros dont 40 % de subventions mais il nous reste 60 %. Nous n’avons pas les ressources », souligne le maire.

Il faut rajouter un zéro de plus pour le coût de restauration du clocher de l’église d’Orgeval. En effet, Aimé Le Bloas, conseiller municipal d’Orgeval délégué aux travaux d’entretien, rappelle que le prix de 800 000 euros ne pourrait pas être supporté dans sa totalité par la commune. « Les aides financières viennent de la Drac, de l’assurance, des subventions fournies par le département », précise-t-il.

Si certains font appel aux aides publiques, d’autres mélangent les publiques et les privées ou ne demandent que des soutiens privés. A Jambville, Jean-Marie Ripart, le maire, espère que les habitants souhaitant la sauvegarde de l’église, inscrite aux monuments historiques, financent une partie des travaux. « Une tuile coûte trois euros, il est donc facile de faire du mécénat sans se ruiner », rappelle-t-il.

Quant à Michel Guillamaud, maire (LR) de Rosny-sur-Seine, il a créé une association qui va donc éviter à la mairie de verser un centime. « J’ai un attachement particulier pour les hospices Saint-Charles. Mon père y a été professeur et donc je pouvais aller à la chapelle », confie-t-il. Ce lieu accueillerait ainsi des événements musicaux entre autres. Il espère que la communauté urbaine soutiendra son projet en plus de l’aide de sponsors, d’associations et de particuliers.