GPSO : confusion au conseil communautaire

Le troisième conseil de la nouvelle communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise a été nettement plus agité que les deux premiers, certains élus déplorant un déficit perçu en matière de transparence.

Formée au 1er janvier *, la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSO) a connu un troisième conseil plutôt agité. Réunis à Epône, à la salle du Bout du monde d’Epône, ses 129 élus ont voté dans un certain désordre pour la confection du règlement intérieur, la définition des responsabilités de chacun des 15 vice-présidents, les indemnités ou encore les nominations dans les conseils d’administrations des organismes financés en partie par GPSO.

Avec ses six groupes politiques et la possibilité de proposer des amendements aux délibérations proposées, l’assemblée des élus de GPSO se donne un petit air d’Assemblée nationale. A une exception près, très visible ce soir-là : l’organisation des débats et des votes est encore très brouillonne, avec quelques cafouillages à la clé, à l’instar de la proposition de nominer dans deux organismes satellites Blandine Tholance, adjointe LR à Mantes-la-Jolie… mais pas présente au sein de GPSO.

Comme prévu, les grands projets et l’attractivité économique seront les domaines réservés du troisième vice-président de GPSO et surtout président du conseil départemental : Pierre Bédier (LR). Les deux vice-présidents de gauche, les maires des Mureaux et de Limay, François Garay (DVG) et Eric Roulot (PCF), emportent respectivement l’enseignement supérieur et l’environnement.

Ghislaine Senée, la maire EELV d’Evecquemont, s’impose d’ores et déjà comme le poil à gratter de cette nouvelle assemblée. Manifestant ses exigences en matière de gouvernance à de nombreuses reprises, elle interpelle le président Philippe Tautou (LR), suscitant un agacement palpable des autres représentants, et avance plusieurs propositions.

« A l’heure où une majorité de citoyens réclame plus de transparence, nous demandons que la date de tenue des conseils, comme les délibérations proposées au vote, soient mises en ligne au moins cinq jours avant sur le futur site internet »,suggère-t-elle entre autres. Le succès n’est pas au rendez-vous, avec moins de 10 élus favorables. L’édile est sortie du conseil ulcérée de n’avoir pas été soutenue par les représentants de la gauche, sauf les trois membres de son groupe politique.

Tous les élus seront indemnisés

Dans chacune des anciennes intercommunalités fusionnées au sein de GPSO, les indemnités étaient réservées aux présidents, vice-présidents et conseillers délégués à des fonctions spécifiques. Désormais, chacun des conseillers communautaires bénéficiera de celles-ci à hauteur de 524 euros, tandis que les indemnités des conseillers délégués, des vice-présidents et du président s’établissent respectivement à 1 098, 2 197 et 4 394 euros. Six représentants ont voté contre la délibération.

Initialement proposé à 399 €, le montant dévolu aux « simples » conseillers communautaires a été relevé par amendement à 524 euros à leur demande, d’après le président Philippe Tautou (LR). « L’ensemble de ces indemnités sera légèrement inférieur à ce qui était précédemment touché [par les élus des six intercommunalités], a-t-il aussi expliqué. Il n’y a pas d’augmentation. » Son indemnité de représentation, fixée au départ à 12 000 euros, a également été réduite à 10 000 euros en séance.

Six groupes politiques dans l’assemblée

Jusqu’à ce conseil communautaire, GPSO comptait deux groupes politiques formant la majorité au sein de l’exécutif : Avenir pour GPSO et ses 67 membres LR, DVD et UDI, ainsi que Démocratie et solidarité avec 16 membres DVG, PS ou PCF.

A ceux-là se sont ajoutés deux groupes composés des ex-soutiens de Paul Martinez, le maire UDI de Buchelay ayant échoué à s’emparer de la présidence : Indépendants Seine & Oise avec 19 conseillers, et Sans étiquette indépendants non encartés qui compte 11 élus.

Enfin, deux groupes politiques se sont formés pendant ce troisième conseil communautaire, leurs représentants regrettant de ne pas avoir été informés qu’ils pouvaient créer un groupe dès deux personnes. Quatre écologistes ou communistes ont créé le Groupe citoyen pour un territoire solidaire et écologique, tandis que les quatre représentants FN mantevillois formaient FN bleu marine.

* GPSO est issue de la fusion de six intercommunalités de la vallée de Seine, de Rosny-sur-Seine à Conflans-Sainte-Honorine. Elle est responsable de nombreux services publics, de l’entretien des routes au ramassage des déchets en passant par l’approvisionnement en eau potable.