PCF : la rupture est consommée

La scission interne au PCF limayen est aujourd’hui définitivement actée, avec le départ de cinq conseillers municipaux, dont trois adjoints, du groupe de la majorité municipale.

La nouvelle est tombée par un communiqué de presse : cinq conseillers municipaux de la majorité communiste de Limay s’en vont, formant un groupe à part. Ils dénoncent des décisions contraires à leurs engagements et des difficultés à échanger. Le maire Eric Roulot estime qu’ils se sont mis hors de la majorité municipale en ne respectant pas les décisions votées au sein de celle-ci.

Depuis le retrait vite annulé après un rappel à l’ordre, en décembre 2014, de leurs délégations d’adjoints, ils avaient remisé leurs désaccords et signé une charte de fonctionnement interne. Aujourd’hui, « il nous a été demandé de quitter le groupe de la majorité », annoncent ces trois adjoints et deux conseillers municipaux.

Mickaël Boutry, jusque-là chargé des sports, François Maillard, chargé de la politique de la ville, Catherine Couturier, adjointe au logement, ainsi que Nicole Cordier et Servane Saint-Amaux (photo ci-dessus, Ndlr) forment désormais le groupe « Elus à l’écoute des Limayens pour plus de solidarité et d’égalité ». Ils sont soutenus par l’ancien maire communiste Jacques Saint-Amaux (père de Servane, Ndlr).

« Depuis l’an dernier, nous essayons de discuter, de débattre, et à un moment donné, nous n’y arrivons plus, justifie ce dernier. Nous continuions la discussion, et ils l’ont rompu en nous mettant en dehors du groupe, la rupture n’est pas de notre fait. » Il y a 14 mois, ce qui avait conduit à leur fronde était la combinaison de la création d’un pôle prévention-sécurité de six agents et une augmentation d’impôts. Aujourd’hui, ils rejettent l’implication du PCF limayen dans l’exécutif de la nouvelle communauté urbaine (voir encadré), et estiment que le dialogue ne fonctionne plus au sein de la majorité. « Eric Roulot n’est plus dans la continuité de ce qui se fait depuis six mandats », déplore son prédécesseur.

« Ce n’est pas une guerre entre Jacques Saint-Amaux et moi, mais un différend quant à l’application du fait majoritaire, précise d’emblée le premier magistrat Eric Roulot, qui a retiré, la semaine dernière, leurs délégations aux trois adjoints frondeurs. Ils ont décidé de se mettre hors de la majorité car ils n’ont pas respecté les règles de vie que nous nous étions octroyées. »

Il répond que la création du pôle prévention-sécurité était dans le programme électoral de son élection de 2014. Quant au reproche d’un dialogue insuffisant, « nous avons plutôt amélioré les choses par rapport au fonctionnement d’antan […] la question de la démocratie est pour nous essentielle », assure-t-il.

Suite à la première crise, « nous avions justement trouvé un compromis qui était la charte de fonctionnement », rappelle Eric Roulot, ajoutant : « Nous débattons en réunion de groupe, si nécessaire nous votons, ils refusent précisément d’appliquer le vote majoritaire. » Les explications seront probablement musclées au conseil municipal de ce mercredi 17 février.

GPSO fait déborder le vase

La gauche de la vallée de Seine a fait le choix de participer à l’exécutif de la nouvelle communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPSO), dominé par une droite électoralement hégémonique. Eric Roulot, le maire de Limay, en est donc vice-président. Une inclusion que rejettent les frondeurs, et qui a provoqué cette rupture au sein de la majorité limayenne.

« Avant le 1er janvier, ça pouvait s’expliquer, estime l’ex-maire limayen Jacques Saint-Amaux. Mais après les déclarations des conseils départementaux des Hauts-de-Seine et des Yvelines, on ne peut plus être d’accord. Ce n’est plus une question d’intercommunalité, nous allons nous retrouver politiquement en porte-à-faux. »

Sa fille Servane Saint-Amaux, conseillère municipale et communautaire, a d’ailleurs choisi de ne pas siéger au sein du groupe rassemblant communistes, socialistes et non encartés de gauche. Elle s’est placée aux côtés de l’écologiste et maire d’Evecquemont Ghislaine Senée.

Là encore, Eric Roulot estime être en accord avec la décision majoritaire des adhérents de son parti. « Ce n’est pas une collectivité de plein exercice mais un outil de coopération intercommunal, juge-t-il de GPSO. L’objectif est de faire en sorte qu’il y ait de la diversité politique dans cet exécutif, pour faire un projet correspondant aux attentes de la population.