Un sort quasi scellé

Le conseil municipal devait statuer mardi dernier sur la destitution de leurs fonctions d’adjointes de Virginie Szmiedt et Nadine Barnabon. Finalement, les élus n’ont pu se prononcer à ce sujet compte tenu d’un revirement de situation.

La politique est un domaine où les plans envisagés peuvent être vite mis à mal. Le dernier conseil municipal de Saint-Martin-la-Garenne nous l’a encore prouvé. Mardi dernier, les élus avaient prévu de se prononcer sur la destitution de deux d’entre eux, Virginie Szmiedt (SE) et Nadine Barnabon (SE), dans leurs fonctions d’adjointes. Une décision qui fait suite à des désaccords avec Stephan Champagne (SE), maire de la commune.

A l’heure prévue, seuls six membres de l’équipe municipale étaient présents. Un nombre insuffisant pour atteindre le quorum : l’assemblée délibérante. Or, sept élus devaient être physiquement présents pour rendre toute prise de position possible.

Après avoir patienté un quart d’heure en espérant que d’autres conseillers municipaux fassent leur apparition, le maire de Saint-Martin-la-Garenne a reporté la séance au lundi soir (après l’impression de cette édition, Ndlr). En conservant le même ordre du jour, le conseil municipal peut se réunir trois jours après sans l’obligation d’atteindre le quorum pour destituer ses deux adjointes.

Dans la salle, les quelques chaises disposées n’étaient pas suffisantes pour accueillir la soixantaine de spectateurs venue assister à cet événement un peu particulier pour le village. A la fin de cette réunion avortée, certains habitants ont décrit l’absence remarquée des deux élues concernées par la destitution comme un « manque de courage ».

Un Saint-Martinois a analysé l’épisode politique comme n’étant pas si exceptionnel que cela : « Certaines communes aux alentours ont connu des péripéties de ce genre comme Guernes ». Ajoutant : « Elles essayent juste de semer un peu la zizanie, elles manipulent en douceur quelques personnes ».

Quant à savoir si le village est vraiment divisé par cette mini-série politique, les habitants présents ont plutôt minimisé la situation en la qualifiant de « dynamisante pour la commune ». Certains se sont même aventurés à dire qu’elle créait « de l’animation au village », non sans une pointe d’humour.

Selon Stephan Champagne, l’origine de la division est associée à une perte de confiance, valeur essentielle en politique. « Mme Szmiedt a fait deux fautes sur des permis de construire, et j’avais invoqué un problème d’incompatibilité pour Mme Barnabon, a confié le maire de la commune. Ces événements successifs ont amené à une situation où il devenait difficile de travailler en confiance ».

De son côté, Virginie Szmiedt n’a pas nié ses erreurs même si elle estime aujourd’hui qu’il s’agit d’un prétexte. « On a chacun un mode de fonctionnement différent et l’on s’entend en adultes intelligents même si l’on ne partage pas le même point de vue […] Monsieur Champagne s’est mis à travailler seul, ce qui nous a déplu. On lui a dit et l’on a dénoncé ce mode de fonctionnement à maintes reprises », a-t-elle précisé.Le divorce semble bel et bien consommé.