Lors de leur première enquête portant sur les factures d’eau de 2012, ils fustigeaient des tarifs jugés trop élevés. Dans la dernière édition de leur magazine, les membres de l’UFC-Que choisir du val de Seine ont renouvelé l’expérience avec les prix 2014 *. L’association constate des avancées avec une baisse du tarif moyen de 548 à 532 euros, soit 2,9 %, de 2012 à 2014 pour 120 m3 par an. Mais elle estime encore trop timides les progrès réalisés.
« Les consommateurs y ont, en moyenne, un peu gagné. Mais ça reste encore beaucoup trop faible, nous restons bien plus élevés que la moyenne nationale. Des efforts restent à faire », indique Daniel Lamisse, membre de l’UFC. Coordonnateur de cette étude portant sur 24 communes, il déplore les hausses ayant touché huit d’entre elles tout en soulignant certaines avancées, l’écart entre l’eau la plus chère et la moins chère passant de 92 % à 77 %.
Tancée par l’UFC-Que choisir dans sa précédente enquête, la Société des eaux fin d’Oise (Sefo) a fait baisser ses tarifs de fourniture d’eau entre 2012 et 2014. Ainsi, en ce qui concerne l’abonnement et la distribution en eau potable, c’est le cas à Andrésy (- 16 %), Chanteloup-les-Vignes (- 17,5 %), Chapet (- 15,5 %) et Conflans-Sainte-Honorine (- 14,75 %). Il est toujours reproché à sa facture une mauvaise lisibilité par l’usager.
L’association encourage les municipalités, dont aucune de celles étudiées n’est en régie publique, à accélérer les renégociations de contrats. Et prône des regroupements « pour pouvoir équilibrer un peu les négociations avec les délégataires ». Ces derniers sont trois en vallée de Seine, les groupes Veolia et Suez (ex-Lyonnaise des eaux, Ndlr) ainsi que la Sefo : « On ne peut plus laisser des communes de quelques centaines d’habitants seules face à des délégataires. »
« Mais se mettre en régie oblige à avoir du personnel compétent et en nombre pour tout contrôler, note Daniel Lamisse. Le cas des Mureaux est intéressant à ce titre. Ils avaient une délégation totale de service public, et ont éclaté le marché avec une distribution par la Lyonnaise des eaux, et un achat de l’eau à Veolia qui leur fait bénéficier d’un excellent prix.»
En 2017, la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise, fondée au 1er janvier, sera pleinement en charge de la gestion des services d’eau et d’assainissement. Ses élus doivent composer avec une cohabitation de tous les modes de gestion existants : « C’est épouvantable », constate Daniel Lamisse. La réorganisation souhaitée pour faire baisser les prix attendra probablement quelques années.
2012-2014, gagnants et perdants
Les moins chères en 2014
Aigremont 3,32 €/m3 – 398 € /120 m3
Les Mureaux 3,68 €/m3 – 442 € /120 m3
Verneuil-sur-Seine 3,74 €/m3 – 449 € /120 m3
Eragny 3,77 €/m3 – 452 € /120 m3
Poissy 3,81 €/m3 – 457 € /120 m3
2012-2014 : en baisse
Maurecourt – 19 %
Orgeval – 11,7 %
Verneuil-sur-Seine -9,8 %
Les plus chères en 2014
Bouafle 5,86 €/m3 – 703 € /120 m3
Chapet 5,76 €/m3 – 691 € /120 m3
Oinville-sur-Montcient 5,19 €/m3 – 623 € /120 m3
Seraincourt 5,18 €/m3 – 622 € /120 m3
Jambville 5,17 €/m3 – 620 € /120 m3
2010-2014 : en hausse
Oinville-sur-Montcient + 20,5 %
Ecquevilly + 13,85 %
Flins-sur-Seine + 9,1 %
Depuis la collecte des factures 2014 par l’association, plusieurs communes ont annoncé de nouvelles baisses du prix de l’eau. C’est notamment le cas aux Mureaux, ainsi qu’à Poissy où une baisse du tarif de l’abonnement a été négociée. Les tarifs indiqués ci-dessus sont ceux du prix total payé par l’usager : ils incluent l’assainissement, l’abonnement, les taxes liées à l’eau ainsi que la TVA.
* En vallée de Seine, la zone couverte par cette enquête de l’UFC-Que choisir s’étend de Conflans-Sainte-Honorine à Flins-sur-Seine. Les données publiées sont extraites des factures d’eau envoyées par des usagers des 24 communes concernées.