Passes d’armes médiévales

Les arts martiaux historiques Européens sont un sport méconnu mais qui gagne progressivement en popularité. A Poissy, la Compagnie Excalibur Yvelines regroupe une vingtaine de membres autour d’une passion commune : apprendre à manier une épée à la manière de nos ancêtres.

Quelques irréductibles guerriers se combattent encore à l’épée à Poissy. Tous les mardis et vendredis soir, les membres de la Compagnie Excalibur Yvelines (CEY) se rassemblent au club Saint-Exupéry pour s’entraîner aux arts martiaux historiques Européens, AMHE pour les initiés. Derrière ce sigle se cachent des pratiques diverses allant « de la lutte gréco-romaine jusqu’à la baïonnette de la première guerre mondiale », détaille Jocelyn Thiery, président de la CEY. « Mais dans notre club, on pratique principalement l’épée longue et ponctuellement on fait de la lance, de la dague et du bâton. On souhaite aussi développer la rapière (épée longue du XVIe siècle, Ndlr) et l’épée/bouclier l’année prochaine »

Dans les AMHE, l’objectif n’est pas de foncer tête baissée épée à la main. Ce sport consiste à apprendre à manier les arts de combats d’époque, mais selon les méthodes établies il y a des centaines d’années sur le vieux continent. « Nous partons de sources historiques traduites que nous étudions et essayons d’interpréter pour reproduire au mieux les gestes pratiqués à l’époque, explique Jocelyn Thiery. L’AMHE est une discipline qui allie travail de recherche et pratique sportive. » Malgré ses airs guerriers, toutes les précautions sont prises pour qu’aucune blessure ne survienne pendant les entraînements. « Ce n’est pas un sport violent, insiste le président du club. C’est un sport fun basé sur la frappe retenue : aucun coup n’est porté sans qu’on ne soit capable de l’arrêter. »

Ouvert à tous et toutes à condition d’être majeur, les débutants ne se retrouvent bien entendu pas au cœur d’un champs de bataille dès leurs premières séances. Pour commencer l’AMHE, l’équipement de base ne se constitue que de simples gants et d’une tenue de sport. Et c’est avec une épée légère en bois, appelée Shinaï, que se font l’apprentissage des gardes, de la décomposition des gestes, les techniques de déplacement et les premières passes d’armes. Après plusieurs mois de pratique et une certaine maîtrise acquise seulement, les adhérents peuvent passer à des épées plus réalistes en métal, reproduction d’armes historiques, et commencer à s’équiper en conséquence. Si se battre à l’épée peut sembler aisé à première vue, dans la réalité, il n’en est rien. Outre l’aspect physique et le poids de l’épée, « pour arriver à placer une seule technique correctement, il faut beaucoup de travail ».

Créée il y a trois ans, la Compagnie Excalibur Yvelines a vu son nombre d’inscrits grandir au fil des ans. « Je suis fier de nos membres parce qu’on a commencé à cinq dans une salle de réunion puis chacun a apporté sa pierre à l’édifice et nous sommes maintenant vingt », apprécie le président de la CEY. Jocelyn Thiery constate aussi cette évolution à l’échelle nationale : « Ce sport commence à devenir populaire. La fédération française d’AMHE a dépassé les mille pratiquants fédérés. » Pour plus de renseignements le club a son site internet : excaliburyvelines.fr.