Le premier ministre Manuel Valls a choisi de se rendre à Mantes-la-Jolie afin de présenter le bilan 2013-2015 du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Un véritable cortège gouvernemental a pris part à la visite de l’école élémentaire Claude Monet ainsi qu’à l’antenne de la caisse d’allocations familiales, situées toutes deux dans le quartier du Val Fourré.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement et de la recherche, était à ses côtés jeudi matin ; tout comme Marisol Tourraine, ministre des affaires sociales et de la santé, Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de l’habitat durable, Laurence Rossignol, ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes et Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.
Jeudi, il s’agissait d’une matinée assez inhabituelle pour les habitants. Au petit matin, les cartables des élèves de l’école primaire Claude Monet ont commencé à être fouillés, histoire d’écarter tout risque éventuel. La visite ministérielle a été à l’origine d’un déploiement impressionnant de forces de l’ordre afin de sécuriser les lieux visités ainsi que les alentours.
La nuit précédente, les policiers ont fait face à de petits incidents dans les quartiers des musiciens et des peintres. Entre minuit et une heure du matin, ils se sont déplacés suite à des feux de poubelles et un incendie de camion, essuyant ainsi des jets de pierre lors de leur intervention. Des graffitis ciblants le premier ministre ont été découverts à cette occasion, obligeant l’agent municipal de permanence à effacer les inscriptions indésirables avant la venue des membres officiels.
L’ensemble des membres du gouvernement sont arrivés vers 8 h 30. Si la visite de l’établissement scolaire a été menée par Frédéric Soutin, directeur de l’école, en compagnie d’enseignants et de représentants de parents d’élèves, plusieurs personnalités ont fait le déplacement pour cet événement particulier. Parmi l’assemblée, on a pu noter la présence notamment de Pierre Bédier (LR), président du conseil départemental, Michel Vialay (LR), maire de la ville, et Serge Morvan, préfet des Yvelines.
Durant une heure, des temps d’échanges avec les acteurs scolaires ont permis de dresser un bilan sur les dispositifs « plus de maîtres que de classes » et la « structure passerelle pour les moins de trois ans ». Le cortège a ensuite pris la direction de la caisse d’allocations familiales (Caf) à quelques encablures plus loin.
Devant la Caf, une cinquantaine de manifestants ont été tenus à l’écart par les forces de l’ordre afin d’éviter que les revendications ne viennent ternir l’image de cette visite officielle. Les protestataires étaient venus montrer leur mécontentement suite au non-remplacement des enseignants absents et à la surcharge d’effectifs (voir encadré).
A l’intérieur de la Caf, les élus gouvernementaux ont assisté notamment à la simulation d’une demande d’aide au logement et au traitement d’un dossier de prime d’activité dématérialisé. La découverte des lieux s’est terminée avec l’allocution de Manuel Valls, premier ministre, sur le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Finalement, le cortège officiel a pris la direction de Verneuil-sur-Seine où une visite était organisée à la résidence Coallia, oeuvrant pour l’insertion sociale et professionnelle.
Des enseignants interpellent la ministre de l’éducation
Une cinquantaine de manifestants a fait le déplacement pour venir à la rencontre de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche. Si cette visite s’attachait, selon eux, à « faire la propagande du dispositif Plus de maîtres que de classes », ils souhaitaient montrer leur mécontentement quant au non remplacement des enseignants absents, à l’origine d’une surcharge d’effectifs au sein des classes.
Questionnée à ce sujet, Najat-Vallaud-Belkacem a déclaré que les absences non remplacées était une « petite minorité » en comparaison des absences remplacées. D’ores et déjà, elle a annoncé la mise en place de « réponses qualitatives qui vaudront à la rentrée prochaine » : « Parfois, on a du mal à trouver un remplaçant parce qu’on ne regarde que dans sa circonscription, sur son territoire, alors qu’il suffirait de recourrir à des remplaçants issus de la circonscription voisine pour y arriver et ça, ce sera possible ».
Michel Chastan, co-secrétaire départemental FSU, assure qu’ « il n’y a pas plus de monde à côté ». Même constat amer pour Bertrand Mesure, co-secrétaire départemental du SNUIPP-FSU : « Le métier est tellement peu attractif que l’on n’arrive pas à recruter. Il s’agit d’une solution de façade pour amuser la galerie ! »