Conflit d’hôpitaux : l’ARS appelée à trancher

Les centres hospitaliers de Mantes-la-Jolie et de Meulan – Les Mureaux s’affrontent autour du transfert de 15 lits. Les élus demandent l’intervention de l’Autorité régionale de santé.

Alors qu’un regroupement est prévu entre les trois institutions hospitalières de la vallée de Seine, du Mantois à Poissy, celles de Mantes-la-Jolie et de Meulan – Les Mureaux s’affrontent depuis plusieurs semaines. A Meulan-en-Yvelines, syndicats hospitaliers comme élus s’impatientent, et ont appelé à la rescousse l’Autorité régionale de santé (ARS) d’Île-de-France pour résoudre le différend.

Prévu par l’ARS, le déménagement de trente lits de soins de suite et de réadaptation (SSR) de l’hôpital François Quesnay de Mantes-la-Jolie au centre hospitalier de Meulan – Les Mureaux (Chimm) n’a pour l’instant été réalisé qu’à moitié. Si 15 lits ont bien été déménagés en décembre, la direction de l’hôpital mantais (maintenant commune avec l’hôpital de Poissy) n’est pas pressée de transférer la moitié restante.

Au grand dam du Chimm, dont la direction comme les syndicats protestent vivement. Les délégués de l’intersyndicale avaient déjà été passablement échaudés en octobre dernier, lors du transfert à Mantes-la-Jolie du service d’oncologie meulanais. « L’inquiétude se trouve renforcée aujourd’hui par le refus catégorique, pour des raisons financières, de transférer 15 lits, ordonné et prévu par l’ARS au 1er avril », dénoncent-ils dans un communiqué de presse.

« Nos locaux sont neufs et adaptés (plateau technique de rééducation, piscine, parc, hôtellerie), alors que l’hôpital de Mantes-la-Jolie ne dispose pas de ces infrastructures, justifie de la nécessité du transfert l’intersyndicale. Il est condamné au bricolage, entraînant par là même une baisse de la qualité des prises en charges. »

L’hôpital de Meulan – Les Mureaux perdrait 100 000 euros par mois à cause de ce transfert incomplet. « Le Chimm a investi 130 000 € et embauché une dizaine d’agents pour accueillir ces 30 lits », explique au Parisien son directeur Frédéric Mazurier. Il s’en réjouissait d’ailleurs en janvier, lors des voeux au personnel.

« Nous avons déjà transféré 15 lits en décembre alors que l’ARS nous laisse trois ans », répond Michaël Galy, directeur des hôpitaux mantais et pisciacais, toujours dans les colonnes du quotidien régional. Les élus locaux, eux, se seraient bien passés de cet affrontement public.

« La version n’est pas du tout la même entre les directions, les élus du conseil de surveillance [du Chimm] ont demandé encore une fois l’arbitrage de l’ARS, saisie il y a plusieurs semaines, commente, un peu lasse, la maire meulanaise Cécile Zammit-Popescu (LR). Nous sommes dans un climat conflictuel, à un moment, il faut que quelqu’un coupe court. On ne va pas continuer à s’étriper par journaux interposés. »