Walid Boutagouga, entrepreneur à 22 ans : un peu de culot et beaucoup de travail

Il a terminé ses études il y a quelques mois, et s’occupe pourtant déjà de l’alimentation de nombreux sportifs. Ce diététicien du sport est avant tout un passionné, qui ne compte pas s’arrêter là.

S’il n’est pas mécontent d’avoir lancé avec succès, il y a quelques mois, sa petite entreprise de conseils en nutrition et en diététique, Walid Boutagouga ne se repose pas sur ses lauriers : « Je peux encore faire mieux », lâche-t-il dans un grand sourire. Passionné de sport, ce jeune homme de 22 ans à la force tranquille s’est choisi pour carrière la nutrition des sportifs professionnels.

« Paradoxalement, la chose la plus importante au niveau diétiétique ne va pas être quantitatif mais de l’ordre du ressenti : comment s’inscrit-il dans ce régime-là ? Le gros du travail est psychologique, émotionnel », rapporte-t-il. Pour l’instant, il suit surtout des compétiteurs de sports de combat, friands de conseils car obligés de respecter le poids maximal de leur catégorie.« J’avais la passion du sport depuis tout petit », se souvient-il, lui qui a été gymnaste de 10 à 16 ans : « J’avais un petit gabarit, et j’aimais les acrobaties ». Il découvre ensuite le bodybuilding, pratiqué jusqu’à ses études supérieures dans le quartier des Merisiers, et dont il garde toujours une large carrure entretenue en salle de musculation.

Le jeune homme, né à Aubergenville avant une enfance au quartier mantevillois des Brouets, n’en a pourtant pas oublié de soigner son intellect. Doté de certaines facilités, il passe sans problème un bac ES. « J’avais comme projet de travailler avec mon père [dans le commerce international] », se souvient Walid Boutagouga… qui abandonne rapidement cette idée initiale pour embrasser sa passion du sport.

« Mon père, en bon père de famille, m’a fait remarquer que si je me cassais quelque chose, je ne pourrais plus exercer », note ce jeune nutritionniste qui imaginait devenir sportif de haut niveau.
« Mon père, en bon père de famille, m’a fait remarquer que si je me cassais quelque chose, je ne pourrais plus exercer », note ce jeune nutritionniste qui imaginait devenir sportif de haut niveau.

Il pense alors devenir compétiteur de haut niveau : « Mon père, en bon père de famille, m’a fait remarquer que si je me cassais quelque chose, je ne pourrais plus exercer ». Touché par l’argument, il se dégote une formation en nutrition sportive, qu’il termine l’an dernier après un stage à l’Institut national du sport (Insep), « le Saint Graal » de son métier.

Encore à l’Insep, il contacte, au culot, l’un des spécialistes français de la vente de compléments alimentaires, Gordo nutrition. Il lui propose de l’aider à sélectionner les bons produits et de suivre ses clients, en échange d’un espace dans la boutique pour recevoir. Le patron accepte : « Ca été le déclic de ma courte carrière ! Il a fait beaucoup pour moi en m’ouvrant les portes, alors qu’il n’avait rien à gagner au début.»

Depuis, il a suivi une centaine de compétiteurs, dans de nombreux sports de combat. « Comme il y a un impératif de poids, ça me met au défi d’être le plus performant possible, je n’ai pas le droit à l’erreur », explique le jeune entrepreneur. Qui se refuse d’ailleurs à les mettre en danger, lui qui reçoit souvent des appels pour perdre rapidement de la masse, combat oblige : « Si j’ai la possibilité, je ne fais pas les grosses pertes de poids, ce n’est pas ma manière de travailler. »

Pas toujours facile face à ces sportifs de haut niveau, habitués à la douleur. « Ce sont parfois des échanges intéressants », indique-t-il sans plus en révéler, souriant mais impassible. Malgré sa vingtaine d’années, il dégage une maturité rare à cet âge. Ainsi, impossible d’en savoir plus sur ses projets à venir : « Il ne sert à rien de le dire à l’avance. » Mais il n’a manifestement pas fini de travailler sur le mental de ses clients, si important à ses yeux, pour arriver à améliorer leurs performances physiques.