Les Conflanais ont la mémoire des crues peut-être plus longue que celle des habitants des berges des autres communes de la vallée de Seine, batellerie oblige. Alors, en fin de semaine dernière, face à la montée des eaux, dans la centaine de bateaux-logements que compte la ville, l’on commençait à devenir nerveux.
La hausse du niveau du fleuve n’a, ce week-end, pas été aussi importante que prévu, la pluie n’étant jamais tombée, contrairement aux prévisions météorologiques. Et, pour les habitants, comme en face chez les Pisciacais, cette crue exceptionnelle a surtout été l’occasion de faire une sortie en famille ou entre amis pour observer les berges submergées.
« Nous avions des demandes d’évacuation des habitants du fleuve, nous avions mis le gymnase des Basses roches à disposition, pointait samedi dernier le maire Laurent Brosse (LR), en conférence de presse sur la partie non inondée des quais conflanais. L’inquiétude, hier, était que certains n’auraient plus eu d’électricité. » Mais finalement, le courant n’a été coupé nulle part.
Seuls les quarante résidents du bateau Je sers ont du être transférés temporairement vers le gymnase des Basses roches, car l’embarcation n’était plus accessible. La péniche emblématique de l’association La pierre blanche héberge actuellement une quarantaine de gens, des réfugiés tibétains et des personnes en hébergement d’urgence.
Au départ prévu pour jeudi soir, le moment prévisionnel d’une hauteur d’eau maximale a été repoussé à plusieurs reprises. Il s’est finalement produit dimanche, quasiment trois mètres au-dessus de la normale. « Nous avons échappé au pire, il n’y a pas plus de dégâts matériels que ça, et pas de dégâts humains, souffle l’édile. On sent une solidarité, notamment des anciens qui ont connu d’autres épisodes de crue. »
La dernière crue aussi importante s’était produite en 1982. « L’enjeu, par rapport aux habitants du fleuve, est de leur permettre de continuer à accéder aux bateaux, explique Laurent Brosse. Les services de la Ville ont mis planches et parpaings devant les bateaux. » Des pieux ont également été posés le long de la coque peu profonde de la péniche-théâtre Story boat, afin d’éviter qu’elle ne se fracasse contre le quai.
Chez ceux d’à terre, seuls les sous-sols ont été touchés, l’eau remontant par capillarité dans les caves et les parkings. Ce phénomène s’est produit dans de nombreuses autres commune de la vallée de Seine. « Pas mal de gens pompent l’eau pour la rejeter dans le réseau d’assainissement, mais c’est un cercle vicieux car ils sont saturés », note le maire.