Rude semaine pour les agriculteurs

Les exploitants situés loin du fleuve ont été nombreux, mardi 31 mai, à voir leurs cultures pourrir à cause de l’excès d’eau. En bord de Seine, l’eau est remontée dans les champs samedi, par capillarité.

Qu’ils soient proches ou non de la Seine ou des rivières, les agriculteurs yvelinois ont payé un lourd tribut aux pluies torrentielles mardi 31 mai, puis à la hausse du niveau du fleuve francilien le week-end dernier. Céréaliers et maraîchers craignent des dommages très importants dans leurs cultures, dont certaines ont simplement pourri sur pied.

Le bilan exact ne sera connu que dans quelques jours. Pour certains, l’eau stagnait toujours ce week-end, tandis que les sols, trop mous, ne permettaient pas d’y faire pénétrer les tracteurs. Selon les agriculteurs contactés, les plus grosses pertes devraient concerner les maraîchers et les cultures de printemps.

« La Seine sortant de son lit, ça pourrait impacter les agriculteurs qui bordent la Seine », confiait vendredi dernier Guy Muller (LR), le maire d’Epône. Dès le lendemain, si le fleuve n’avait pas débordé, les remontées d’eau par capillarité avaient envahi nombre de champs, et étaient par exemple très visibles en bas d’Epône (entre la Seine et l’autoroute A13, Ndlr), comme à Mézières-sur-Seine ou à Vernouillet.

Si la crue n’a pas épargné les exploitants de la plaine alluviale, c’est la pluie tombée massivement mardi 31 mai qui a été fatale aux champs situés plus loin du fleuve. « Des parcelles légèrement en pente ont raviné, ce qui a abîmé les cultures, et j’ai un collègue à Villette qui a eu une coulée de boue dans son hangar », indique ainsi Arnaud Lepoil, exploitant céréalier à Perdreauville et président des Jeunes agriculteurs du canton de Mantes.

« Les protéagineux (fèves, Ndlr) sont en train de pourrir, l’humidité, la forte végétation et les coups de vents ont permis aux maladies de s’installer plus facilement », constate de son côté Philippe Maurice, président de l’Union de Mantes de la FDSEA. L’agriculteur de Oinville-sur-Montcient estime avoir déjà perdu environ toutes ses cultures de ce type, soit 15 ha plantés en féverole d’hiver.

Quant aux céréales, le temps clément des derniers jours permettra peut-être de limiter un peu les dégâts, même si la qualité des grains sera probablement inférieure à celle des années normales, les épis étant moins bien nourris une fois pliés par l’humidité. « Les blés commencent à se casser la gueule, et nous allons devoir repasser un fongicide, estime Philippe Maurice. Nous ferons le bilan en fin de semaine, mais ce ne sera pas folichon. »