Hôtel de ville : fini la vie de château

En 2018, la mairie quittera l’actuel hôtel de ville pour emménager dans un bâtiment municipal bien plus modeste. Toutes les associations seront rassemblées au bâtiment de la salle des fêtes.

Le château des Tourelles, actuel hôtel de ville de ce village de 2 100 habitants, est pour le moins somptueux. Mais cet édifice de la fin du XIXème siècle, en bordure d’un parc d’un hectare, est aussi un gouffre financier et d’une utilisation difficile, selon le maire qui souhaite le revendre. Le futur hôtel de ville sera installé d’ici à l’été 2018 dans l’actuel bâtiment abritant le Club de l’amitié, à côté de l’église, tandis que toutes les associations seront alors regroupées au sein de la salle des fêtes.

« Ce sera au moins la quatrième mairie d’Hardricourt ! J’ai un prédécesseur qui voulait toujours plus «château». Nous sommes arrivés aux Tourelles il y a 12 ans, et c’était déjà une bêtise à l’époque, estime Yann Scotte (DVD), élu en 2014. Je ne me sens pas châtelain mais comptable du denier public, ça correspond à un modèle de faste et de représentation qui appartient au passé. »

Selon lui, le montant des rénovations du bâtiment, sans même parler d’une adaptation bientôt obligatoire aux personnes à mobilité réduite, n’est pas envisageable financièrement. « Son état actuel fend le coeur, il y a des lézardes dans lesquelles je peux passer la main, décrit l’édile des lourdes rénovations nécessaires. Il y en aurait pour 400 000 euros, ce n’est pas rentable. Nous comptons bien tenir la non-augmentation des impôts à laquelle nous nous sommes engagés. »

« Ce ne sera pas pour faire du logement collectif », assure Yann Scotte du ou des éventuels acquéreurs du présent hôtel de ville et de son parc d’un hectare.
« Ce ne sera pas pour faire du logement collectif », assure Yann Scotte du ou des éventuels acquéreurs du présent hôtel de ville et de son parc d’un hectare.

Le réaménagement et l’extension cubique par l’arrière du bâtiment du Club de l’amitié, d’apparences bien plus modestes, sont estimés à 760 000 euros HT. Ce montant s’avère similaire à la dernière estimation par les services des Domaines de la valeur de revente du présent hôtel de ville (avec son parc, Ndlr). « Ce ne sera pas pour faire du logement collectif », assure Yann Scotte du ou des éventuels acquéreurs.

En parallèle, la municipalité va rassembler toutes les associations, dont certaines utilisent le futur hôtel de ville ou d’autres locaux dispersés, dans la salle des fêtes, dite salle Vovard. Elle sera elle aussi rénovée, pour environ 600 000 euros HT. « Nous voulons tout mutualiser dans des locaux aux normes et polyvalents, avec réservation par créneaux horaires », détaille le maire. Ces chantiers devraient se faire sans recourir à l’emprunt, la commune économisant depuis deux ans dans ce but.

Bientôt 13 caméras contre l’augmentation des cambriolages

Le village de 2 100 habitants sera prochainement l’un des mieux dotés en caméras du département. Pas moins de 13 appareils vont être installés dans des endroits jugés stratégiques, comme les voies de circulation à l’entrée de la commune. L’objectif est de permettre l’élucidation des cambriolages, souvent impunis et en augmentation ces dernières années.

« Hardricourt, commune privilégiée de la rive droite, est en proie à de fortes vagues de cambriolages, avec une hausse exponentielle », justifie son maire Yann Scotte (DVD). J’ai des retours des habitants, un ras-le-bol qui nécessite une réponse politique. Et surtout, les statistiques de la délinquance témoignent d’une vraie explosion des cambriolages. »

L’édile excédé, indiquant « quatre à cinq cambriolages par mois », avance comme cause la présence de la gare SNCF, « bonne chose pour les dessertes mais aussi facilitateur de cambriolages », sur le territoire de la commune. « L’un des modes opératoires est de venir par le train à des heures où les Hardricourtois travaillent, en repartant avec le butin dans le train suivant », détaille-t-il.

Son choix s’est porté sur des caméras permettant d’identifier des personnes à grande distance, de jour comme de nuit. Les images sont enregistrées et stockées dans la commune. Elle n’auront pas de liaison filaire avec la police nationale, dont cette dernière visionnera les enregistrements sur réquisition judiciaire.