Mercredi dernier, dans la grande salle de la maison des associations, le public de la réunion municipale consacrée à l’urbanisme se comptait sur les doigts de la main. « Il y avait trop de concertations publiques en même temps, on sollicite beaucoup les habitants », constate de la faible affluence l’adjoint à l’urbanisme Jean-Luc Santini (LR).
La majorité souhaite en effet engager une révision du Plan local d’urbanisme (Plu) : elle présentait ce soir-là son Projet d’aménagement et de développement durables (PADD), un document préalable indispensable définissant les grandes orientations. Ensuite, le Plu détermine finement ce qu’il est possible ou non de construire. A Mantes-la-Jolie, sa dernière révision remonte à 2009.
« L’objectif est de dire comment nous voulons écrire l’avenir en termes d’urbanisme et d’aménagement », explique aux quelques présents le maire Michel Vialay (LR). L’un des objectifs poursuivis par la commune est de pouvoir accueillir 50 000 habitants, contre un peu plus de 45 000 actuellement. « J’espère que Gassicourt n’est pas inclus dans le développement, car c’est un poumon. Et il protège la Zac des bords de Seine en cas de forte pluie, nos jardins retiennent l’eau », s’est inquiétée l’une des rares présentes. « L’objectif n’est pas d’aller urbaniser Gassicourt », a rassuré le cabinet d’urbanisme sollicité par la mairie.
La construction de nouveaux logements est d’ailleurs aujourd’hui prévue « sans nouvelle urbanisation de foncier », comme semble en témoigner la disparition du projet de nouveau quartier entre Mantes-la-Jolie et Rosny-sur-Seine (voir encadré). « II y a un combat à mener contre l’habitat indigne autour des gares et en centre-ville », estime également Marine Degardin, architecte à l’agence VEA.
Les efforts de construction portent donc essentiellement sur le site actuellement occupé par Dunlopillo à Gassicourt, aujourd’hui propriété du conseil départemental des Yvelines. La mairie prévoit d’y construire depuis plusieurs années, un projet bloqué tant que le groupe Cauval n’aura pas concrétisé le déménagement de son activité industrielle.
« Nous avons repéré un certain nombre de sites stratégiques qui feront l’objet d’une attention particulière », explique Marine Degardin au sujet de l’attractivité économique de la ville. Elle évoque notamment les entrées de ville, « génératrices de flux de développement », ainsi que les zones d’activité « un peu vieillissantes mais au fort potentiel ».
D’autres réunions de concertation suivront à la rentrée, la mairie mantaise souhaitant l’adoption de cette nouvelle révision d’ici à l’été 2017. Ces modifications du Plu de la commune devraient ensuite être intégrées dans le futur plan d’urbanisme de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise, issue de la fusion, au 1er janvier dernier, de six intercommunalités en vallée de Seine.
L’écoquartier Mantes-Rosny disparaît ?
Le long de la Seine, dans l’actuel bois entre Mantes-la-Jolie et Rosny-sur-Seine, l’écoquartier fluvial est plus à l’arrêt que jamais. Ce projet de nouveau quartier de 5 000 logements et 10 000 m² de locaux d’entreprises avait été lancé en 2011, avant de s’enliser après les élections municipales de 2014. Il n’en est maintenant fait aucune mention dans les documents de présentation du Projet d’aménagement et de développement durables (PADD) montrés à la réunion de la semaine dernière. Ils se contentent ainsi d’indiquer le site de 205 ha comme un « réservoir naturel ».