Eole : le RER prend deux ans de retard

Alors que son financement est aujourd’hui bouclé après deux ans d’atermoiements, les nouveaux délais du chantier de prolongement du RER E à l’Ouest de Paris prévoient une mise en service à partir de 2022 à Nanterre, et 2024 à Mantes-la-Jolie.

Les usagers des gares de Mantes-la-Jolie, Les Mureaux ou Poissy devaient être, dès 2022, plus près de la Défense, et bénéficier d’un doublement du nombre de trains vers Paris. C’est d’ailleurs ce qu’indique toujours le site internet officiel consacré à l’extension du RER E vers l’Ouest francilien.

Les premiers travaux du projet Eole ont commencé cette année, à l’instar du réaménagement complet de la gare de Mantes-la-Jolie, ou de la mise aux normes de celles de Vernouillet-Verneuil et des Clairières de Verneuil. Ces usagers devront finalement attendre 2024, selon une information du Journal du Grand Paris.

L’immense chantier de 3,8 milliards d’euros devait voir son financement bouclé en 2014. Après de longues négociations entre l’Etat, dont une rallonge de 500 millions d’euros annoncée en février par le premier ministre Manuel Valls, les collectivités locales et SNCF Réseau, le protocole de financement doit être voté le 13 juillet par le conseil d’administration du Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif).

« Les hypothèses du Syndicat des transports d’Île­-de­-France (Stif) prévoient six années de travaux jusqu’à La Défense et huit jusqu’à Mantes­-la­-Jolie à partir de la signature du protocole de financement », confirme Xavier Gruz, le directeur du projet pour la SNCF, toujours auprès du Journal du Grand Paris, de ces délais qu’il décrit comme « incompressibles ».

Les premiers travaux ont commencé cette année, à l’instar du réaménagement de la gare de Mantes-la-Jolie, ou de la mise aux normes de celles de Vernouillet-Verneuil et des Clairières de Verneuil.
Les premiers travaux ont commencé cette année, à l’instar du réaménagement de la gare de Mantes-la-Jolie, ou de la mise aux normes de celles de Vernouillet-Verneuil et des Clairières de Verneuil.

Du côté des conseils départementaux des Yvelines comme des Hauts-de-Seine, le décalage de la mise en service était jusque-là refusé lors des échanges avec les responsables d’Eole. Alors, ce délai est accueilli plutôt fraîchement, alors que l’assemblée départementale yvelinoise a voté sa contribution le 20 juin, en augmentation de 150 à 200 millions d’euros.

« Comme nous n’avons pas donné nos contributions ni établi de planning financier, ça nous permettra de décaler nos financements », ironisait pour sa part Patrick Devedjian (LR), président du Département des Hauts-de Seine, la semaine dernière. Alors que la mise en service à Nanterre était prévue pour 2020, il faudrait désormais attendre 2022.

« C’est une très mauvaise nouvelle, tous les acteurs du territoire étaient mobilisés pour l’arrivée d’Eole en 2022 », regrette, le maire de Limay Eric Roulot (PCF). « Nous venons d’apprendre que l’argent avait été débloqué au niveau de l’Etat, veut se satisfaire Claude Loiseau, vice-président de l’Association des usagers des transports d’Île-de-France (FNAUT). Mais nous sommes très concernés car nous avons pris un retard considérable. »

L’extension du RER E en chiffres

Le projet Eole représente, en vallée de Seine yvelinoise, la connexion de neuf gares dont les usagers bénéficieront de meilleurs temps de trajet et d’une augmentation de l’offre. A terme, six trains par heure dont deux semi-directs circuleront en heures de pointe entre Mantes-la-Jolie et la gare Saint-Lazare, et quatre en heures creuses, contre respectivement trois et deux aujourd’hui avec la ligne J.

Les trains circulant sur la branche Ouest du RER E auront une capacité de 2 000 à 2 500 personnes. La SNCF a un objectif de fréquentation de 600 000 voyageurs quotidiens sur la ligne E du RER une fois le prolongement réalisé, contre 350 000 à l’heure actuelle. La branche 5 de la ligne J, qui disparaîtrait alors, transporte chaque jour 50 000 voyageurs.

Le chantier de 3,8 milliards d’euros est payé par la Société du grand Paris (1,5 milliard d’euros), le conseil régional d’Île-de-France (1 milliard d’euros), l’Etat (460 millions d’euros), SNCF Réseau (250 millions d’euros), les conseils départementaux des Yvelines (200 millions d’euros) et des Hauts-de-Seine (150 millions d’euros), la mairie de Paris (125 millions d’euros).