PSG à Poissy : le transfert de l’été

La saga du déménagement du centre d’entraînement du club de football parisien se termine par le choix d’une implantation sur 74 hectares au site de Poncy, entre les autoroutes A 13 et A 14. Son ouverture est prévue en 2019.

Les dirigeants du PSG hésitaient depuis 2013, ils ont finalement arbitré en faveur de Poissy et signé leur installation lundi. Le site des Terrasses de Poncy, situé sur les hauteurs de la ville, à la jonction entre autoroutes A13 et A 14, recevra donc le futur centre d’entraînement et de formation des équipes professionnelles masculines de football et de handball du club sportif parisien.

Sur ses 74 hectares, le PSG prévoit de bâtir 14 terrains de football, dont un stade couvert de 5 000 places, le plus grand des Yvelines, et une clinique du sport, d’ici à l’été 2019. Si le club quitte partiellement son fief historique du camp des loges, à Saint-Germain-en-Laye, il continue d’y maintenir la formation et l’entraînement de ses équipes féminines.

Sur les 75 hectares acquis aux Terrasses de Poncy, le PSG prévoit de bâtir 14 terrains de football, dont un stade de 5 000 places, le plus grand des Yvelines, et une clinique du sport.
Sur les 74 hectares acquis aux Terrasses de Poncy, le PSG prévoit de bâtir 14 terrains de football, dont un stade couvert de 5 000 places, le plus grand des Yvelines, et une clinique du sport.

« Honnêtement, c’est un dossier très compliqué, mais on va prendre la bonne décision », indiquait il y a deux mois Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG. Le club n’achètera donc finalement pas le château de Thiverval-Grignon, d’abord pressenti comme nouveau centre, puis évoqué comme lieu de réception de prestige du club. Il est prêt à investir plusieurs dizaines de millions d’euros pour les 30 000 m² d’équipements du nouveau centre d’entraînement pisciacais.

« Nous sentions que les choses avançaient positivement, mais dans le sport, tant que le coup de sifflet final n’est pas donné, rien n’est jamais fait. C’est un honneur, se félicite le maire Karl Olive (LR), élu en 2014. J’ai une passion pour le PSG, car j’y ai joué entre 12 et 16 ans, j’y ai été arbitre, ma sœur a été manager. »

« Honnêtement, c’est un dossier très compliqué, mais on va prendre la bonne décision », indiquait il y a deux mois Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG (photo).
« Honnêtement, c’est un dossier très compliqué, mais on va prendre la bonne décision », indiquait il y a deux mois Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG (photo). Crédit : Aicha Sahukar / Wikipedia – CC BY-SA

En 2014, 30 hectares étaient vendus par Unibail-Rodamco à l’Etablissement public foncier des Yvelines (Epfy, aujourd’hui fusionné en un organisme régional, l’Epfif, Ndlr), satellite du conseil départemental. Il a fallu ajouter depuis 45 hectares, toujours acquis par l’Epfy puis par l’Epfif, afin de pouvoir proposer une surface suffisante au PSG, qui souhaitait disposer d’un minimum de 60 ha.

La dernière parcelle de Poncy a d’ailleurs été vendue lundi dernier, le jour même de l’officialisation de cette installation. « C’est le fruit d’un travail d’équipe », veut remercier Karl Olive, qui cite tant le député de la circonscription David Douillet (LR) que la présidente du conseil régional Valérie Pécresse (LR) que celui du conseil départemental Pierre Bédier (LR).

« Il s’agit d’un dénouement heureux pour l’image de notre territoire. Nous avons œuvré pour cela et je suis fier d’y avoir contribué, se satisfait ce dernier de l’issue yvelinoise d’un centre d’entraînement qu’il a eu peur de voir partir hors du département. Je ne manquerai pas d’assurer aux dirigeants du club le soutien du Département pour accompagner ce formidable projet, dans toutes ses dimensions. »

Plus de 1 000 personnes travailleront sur son immense chantier, tandis qu’il doit fournir à terme entre 70 et 100 emplois directs et indirects. Une fois ouvert, le centre accueillera environ 150 sportifs, jeunes comme professionnels, et devrait rapporter environ deux millions d’euros par an de taxes aux collectivités locales yvelinoises.

Terrasses de Poncy : 15 ans de projets

Une fois ouvert, le centre accueillera environ 150 sportifs, jeunes comme professionnels.
Une fois ouvert, le centre accueillera environ 150 sportifs, jeunes comme professionnels.

2001
Un projet de centre commercial d’envergure, sur une surface totale de plus de 30 hectares, est annoncé en septembre par le maire pisciacais de l’époque, Jacques Masdeu-Arus (UMP).

2002
Le premier promoteur du projet, BEG, avance 9,3 millions d’euros à la commune pour l’acquisition de 30 ha de terrains du secteur de Poncy, sous forme d’un prêt à intérêts, qui sera gelé en 2009.

2003
Le projet est inscrit au plan local d’urbanisme de la commune, tandis que les riverains de la RN 13 s’inquiètent. Promoteur et mairie envisagent jusqu’à 35 000 clients quotidiens pour ce parc de loisirs de 14 ha additionnés d’un centre commercial géant disposé dans quatre bâtiments dévolus au sport, à la musique, aux livres et aux jouets.

2007
Le futur pôle de commerces et de loisirs s’enlise. Il rencontre une forte opposition des riverains, comme de nombreux maires de communes de la vallée de Seine, ainsi que du conseil départemental des Yvelines.

2010
Le projet de centre commercial comme la créance de 11,7 millions d’euros sont cédés par le promoteur BEG (devenu Simon Ivanhoé, Ndlr) à Unibail-Rodamco.

2014
La mairie accueille sur le site de Poncy une délégation de responsables du PSG. En 2013, elle avait d’abord proposé les terrains de 60 ha de la ferme du Poult, située de l’autre côté de l’autoroute A 13, avant de renoncer face à la mobilisation des fédérations agricoles.

En décembre, l’Etablissement public foncier des Yvelines (Epfy) rachète ses 30 hectares de terrains au promoteur commercial Unibail-Rodamco contre le versement des 11,7 millions d’euros correspondant à la créance détenue envers la municipalité pisciacaise.

2015
La municipalité pisciacaise court deux lièvres à la fois. D’un côté, elle annonce sa volonté d’y créer un pôle régional sportif et de loisirs, envisageant d’y créer une patinoire, un centre aqua-ludique ou une piste de karting. De l’autre, elle continue de courtiser le PSG dont la décision tarde à tomber, Saint-Germain-en-Laye faisant de la résistance, tandis que l’Etat propose d’acheter le château de Thiverval-Grignon. Ce dernier accueillait depuis plusieurs décennies l’école Agro Paris tech, et l’éventuelle implantation du PSG y suscite une forte opposition.

Crédit photo de Une : Psgmag.net / Flickr – CC BY