Aire de grand passage : « à la fin de 2017 »

Depuis plusieurs années, une aire de grand passage est envisagée du côté de Triel-sur-Seine. Aujourd’hui, le projet devient l’affaire de la nouvelle communauté urbaine de Grand Paris Seine et Oise.

Il y a plus d’un mois, de fortes pluies s’abattaient sur la vallée de Seine nécessitant l’assistance d’urgence de nombreux habitants. Parmi eux, des gens du voyage installés à Carrières-sous-Poissy subissaient un enlisement inattendu compromettant leur sécurité. Cet événement relance la nécessité d’une aire de grand passage dans le nord des Yvelines. Un dispositif prévu par la législation dans le cadre du schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage. « La situation ne changera pas tant qu’on n’aura pas trouvé de structure fixe qui apportera une solution durable », prévient Christophe Delrieu (DVD), maire de Carrières-sous-Poissy.

Fin mai, plusieurs pasteurs s’étaient installés à Carrières-sous-Poissy en vue d’une mission évangélique prévue sur une semaine. Les conditions météorologiques ont provoqué l’inondation du terrain vague et l’évacuation de presque 300 caravanes. « L’aire de grand passage est prévue par la loi Besson mais pour l’instant, ce n’est que des promesses », regrette Jacob, 45 ans, pasteur au sein de la communauté. « Pour l’instant, des emplacements existent mais pour accueillir huit ou dix familles, ce n’est pas assez ».

La loi du 5 juillet 2000 fixe les conditions d’accueil des gens du voyage : les villes de plus de
5 000 habitants ont l’obligation de créer des aires d’accueil. Pour cela, chaque département a établi un schéma mentionnant les travaux à réaliser sur chaque commune et ce, dans un délai de deux ans. Il existe les aires d’accueil, de 15 à 40 places, et des aires de grand passage permettant jusqu’à 200 caravanes « convergeant vers les lieux de grands rassemblements traditionnels ou occasionnels » de pouvoir poser bagages. Dans le Nord des Yvelines, un projet est toujours en cours pour la création d’une telle aire du côté de Triel-sur-Seine.

« L’emprise du camps est arrêté. On connaît les propriétaires, on est en voie d’acquisition foncière. La seule chose sur laquelle on doit travailler, c’est le montage administratif », prévient Philippe Tautou (LR), président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO). Avant que ce projet ne devienne depuis le 1 janvier l’affaire de la nouvelle entité juridique de la vallée de Seine, il était porté par la Communauté d’agglomération des deux rives de Seine (CA2RS) dont le président était également Philippe Tautou. « Je le booste et je suis très favorable à ce sujet parce que je constate aussi la grande difficulté du maire de Carrières ». Force est de constater que la création de l’aire de grand passage prend beaucoup de temps.

« En règle générale, on trouve toujours que ça prend trop de temps, témoigne de manière diplomatique Serge Morvan, préfet des Yvelines. C’est des sujets lourds d’accueils sociétaux ». Le représentant de l’État sur le département est bien conscient que la naissance d’une nouvelle entité administrative en vallée de Seine a retardé le projet. « C’est sûr que tout ceci a une incidence, forcément. Mais je ne voudrais pas que l’on reproche à la communauté urbaine que ça ne soit pas allé assez vite ».

Si l’édile « rappelle que l’accueil des gens du voyage est une compétence locale », il souligne également que ses services sont « en train d’accompagner la communauté urbaine GPSEO et le syndicat créé à cet effet pour que l’aire d’accueil soit disponible le plus vite possible ». Tout en se réservant d’annoncer une période ou une date de création plus précise.

Il y a quelque mois, Serge Morvan précise avoir écrit « à tous les élus » : « au fur et à mesure, il y a des délibérations des collectivités locales pour dégager les crédits nécessaires ». Estimant que le premier investissement pourrait tourner « autour de 500-600 000 euros pour l’ensemble du nord du département ». Philippe Tautou quant à lui estime le coût « entre 1 et 3 millions d’euros pour un fonctionnement de l’ordre de 40-50 000 euros ».

Si des aides financières de l’État permettent d’envisager plus sereinement la création d’une aire de grand passage, le président de GPSEO attend un investissement significatif de la part de ses homologues du Nord des Yvelines en particulier la communauté d’agglomération Saint-Germain boucles de Seine. « Je veux bien porter le projet mais il doit être co-financé par mes autres collègues et financé en terme de fonctionnement, par exemple au prorata de la population ». Si la création de l’aire de grand passage semble à ce jour peu concrète, l’élu annonce qu’elle pourrait voir le jour « à la fin de 2017 ».