Nouvelle église : les mormons étaient trop à l’étroit

De plus en plus nombreux, les mormons du Mantois érigent une église qui doit ouvrir l’an prochain et remplacer leur local actuel. Rencontre avec le responsable d’une communauté très discrète.

Dans la grande diversité mantaise, la communauté des mormons est peut-être la plus discrète. Pourtant, depuis quelques mois, un imposant édifice religieux est en construction, boulevard du Maréchal Juin, à quelques encablures du quartier du Val Fourré. Ses 750 m² accueilleront à partir de juin 2017 les célébrations de ces fidèles discrets, dont le nombre grandit chaque année.

La nouvelle église, d’une superficie de 750 m², répond d’abord à « une croissance du nombre de fidèles », selon leur évêque, Kevin de son prénom. En effet, il n’est pas rare, pour les habitants de la commune, de croiser des missionnaires mormons, dans la rue ou à la gare (souvent confondus avec les Témoins de Jéhovah, Ndlr). Mais peu savent que cette communauté est en expansion dans tout le département.

Ainsi, à Mantes-la-Jolie, environ 80 membres de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours se donnent rendez-vous chaque dimanche matin. Seul problème : les 258 mormons de la vallée de Seine ne peuvent tous prendre place dans l’actuel édifice en briques rouges, situé rue Franklin Roosevelt. Malgré des travaux d’agrandissement, la salle ouverte en 1988 est aujourd’hui trop petite.

Si la communauté n’a pas voulu nous détailler le coût de l’opération, son financement est assuré à 100 % par les mormons, du Mantois mais aussi du monde entier, par l’intermédiaire d’une « dîme » de 10 % des revenus de chacun des croyants. « Tout ça se fait par un système de pot commun, on ne peut pas être résolument certain que les fonds viennent uniquement de France », explique Kevin (les revenus annuels de l’Église au niveau mondial représentent plusieurs milliards d’euros, Ndlr).

La nouvelle église, d’une superficie de 750 m², répond d’abord à « une croissance du nombre de fidèles », selon leur évêque (photo).
La nouvelle église, d’une superficie de 750 m², répond d’abord à « une croissance du nombre de fidèles », selon leur évêque (photo).

Les mormons du Mantois célèbrent aujourd’hui « entre 15 et 20 baptêmes par an », affirme leur évèque. « Cette tendance suit le désir des français pour le religieux, analyse-t-il. Les Mantais s’interrogent à nouveau sur la question de Dieu, mais ce n’est pas plus caractéristique chez les mormons que dans d’autres religions.»

La communauté mormone est implantée depuis très longtemps dans les Yvelines. A l’origine, les pionniers se sont réunis à l’est du département, dans les environs de Versailles, avant de croître à l’ouest, par l’installation de missionnaires. Ce qui ne va pas toujours sans faire de vagues, à l’instar du refus exprimé en 2012 par les riverains du Chesnay, lors de l’annonce du chantier de création d’un temple dans la commune (aujourd’hui en cours d’achèvement, Ndlr).

Dans le Mantois, les mormons se sont fondus plus aisément dans le paysage grâce à des « valeurs de discrétion », rappelle l’évêque. Ce dernier insiste sur la diversité des fidèles, revendiquant leur diversité socio-économique et culturelle et leurs origines africaines, portugaises ou françaises. Il se félicite de l’absence de conflit avec les autres communautés religieuses locales, aucune voix ne s’étant ainsi élevée contre la nouvelle église.

En France, si l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est bien considérée comme un culte légitime (et non une secte, Ndlr), elle est plutôt méconnue. « Les Yvelinois et les Français en général sont de nature curieuse, mais n’osent parfois pas pousser la porte », suggère comme explication possible leur évèque mantais. Alors, il invite les habitants du Mantois à venir découvrir le mormonisme lors de l’inauguration du nouveau lieu de culte, prévue pour se tenir en juin 2017.

* Celui-ci n’a pas souhaité que son nom de famille soit publié dans cet article. Bientôt à la recherche d’un emploi, il souhaite que la pratique de son culte appartienne à sa vie privée.