« On est maintenant au début de l’histoire. » Laurent Plas, le directeur de l’Institut du tertiaire, du développement durable et de l’écoconstruction (Itedec), est plutôt satisfait et ne cache pas son ambition de développement. Il faut dire qu’à son arrivée en 2012, l’école des métiers du bâtiment s’appelait IFABTP, et traînait une fort mauvaise réputation. Elle avait ainsi 21 % de ruptures de contrat entre apprentis et employeurs en 2013.
Quatre ans après, le taux est passé à 2,1 %, et l’institut semble avoir achevé sa relance : nouveaux bâtiments à haute performance énergétique, partenariat avec d’autres écoles franciliennes et formation fibre optique en croissance (voir encadré). Elle possède aujourd’hui « tous les métiers du BTP et leurs fonctions supports », et forme « près de 600 jeunes du CAP au Master 2 », détaille son directeur.
Mais la nouvelle de l’année, pour l’institut de formation, est bien le lancement dès la prochaine rentrée d’une nouvelle filière de formation destinée aux métiers du rail. Ces apprentissages seront notamment prodigués dans le cadre des clauses d’insertion de l’immense chantier du RER E, qui réserve 700 000 heures de travail à des bénéficiaires du RSA ou d’autres minimas sociaux.
« Le Conseil départemental et le directeur du projet Eole (le futur RER E) nous ont qualifié […] sur le ferroviaire, se félicite Laurent Plas. Nous allons utiliser les rails de l’ex-usine de ventilateurs (sur laquelle est bâtie l’école, Ndlr) pour faire le seul plateau technique d’Île-de-France. » Il devrait démarrer avec un faible nombre d’élèves, augmentant progressivement jusqu’en 2019.
Les formations seront déterminées en fonction des besoins de la RATP, de la SNCF et de SNCF Réseau (ex-RFF, Ndlr). « Nous avons pour projet de répondre à l’ensemble de la problématique du ferroviaire, aussi bien le génie civil que la maintenance ou l’électricité, comme en ce qui concerne la sécurité, assure le directeur. On est dans une vraie phase de développement jusqu’en 2020. »
L’école est financée par le Conseil régional, la Chambre de commerce et d’industrie d’Île-de-France, et la taxe d’apprentissage. Cette dernière est délivrée par chaque entreprise à l’établissement de son choix… même si son volume se réduit pour les organismes de formation, les collèges et lycées se montrant de plus en plus agressifs pour capter cette manne.
Trente-six élèves techniciens en fibre optique
Ils étaient une douzaine il y a deux ans, ils sont maintenant 36 élèves à se former au sein de l’école Itedec pour devenir techniciens de pose et de maintenance de la fibre optique, en cours de déploiement dans tout le pays pour un accès internet à très haut débit. Le plateau technique dédié, réalisé en 2014 en partenariat avec l’ex-opérateur public Orange, doit à terme permettre de former une centaine de personnes chaque année. « Nous avons la fibre, nous allons développer la partie cuivre, montée en débit et alimentation en site isolé », se félicite aujourd’hui Laurent Plas, le directeur d’Itedec.