Mantois : « un collège entier » manque à l’appel ?

D’après la section yvelinoise de la Fédération syndicale unitaire, syndicat d’enseignants, l’équivalent de 44 postes ne serait pas encore pourvu dans les établissements.

Les syndicats d’enseignants avaient déjà tiré le signal d’alarme en septembre dernier pour pointer le manque de professeurs. Deux mois plus tard, la section yvelinoise de la Fédération syndicale unitaire (FSU) estime que la situation ne s’est pas améliorée. Le nombre d’heures de cours non assurées a atteint « un niveau qu’on n’avait jamais vu », d’après Jacques Jaudeau, co-secrétaire départemental du Snes-FSU. La direction académique confirme de son côté qu’il s’agit d’une « année particulièrement difficile ».

« Sur le Mantois, les chiffres que nous avons sont l’équivalent de 44 postes non-pourvus dans les collèges et les lycées. Donc de nombreux élèves qui n’ont pas eu certaines matières », indique Jacques Jaudeau. Complété par François, enseignant au lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie, qui explique : « 44 postes, c’est l’équivalent d’un collège entier comme celui de Jules Ferry (Mantes-la-Jolie, Ndlr) ».

René Macron, directeur académique adjoint, confirme qu’il s’agit « d’une année particulièrement difficile car plusieurs concours n’ont pas fait le plein », impliquant des heures de cours non assurées « particulièrement en physique, espagnol et technologie ». Le recrutement est d’ailleurs encore en cours, notamment en faisant appel à des contractuels. « Mais cela demande du temps car on ne peut pas prendre n’importe quel candidat », précise René Macron.

« Ça me paraît beaucoup, estime-t-il cependant du chiffre donné par la FSU. D’après mes informations, on en est loin. Dans le Mantois, nous avons identifié 15 situations pour lesquelles il manque des heures. » Il ajoute : « Pour la moitié, nous avons identifié des candidats qui sont en cours d’entretien pour garantir leur compétence. Encore faut-il après qu’ils acceptent le poste. »

Pour ce qui est du recrutement de contractuels, le co-secrétaire départemental du Snes-FSU estime que leur accompagnement dans le métier est « soit inexistant, soit trop peu important ». Et, d’après la section yvelinoise de la FSU, l’Education nationale explorerait d’autres pistes pour combler les manques d’enseignants.

« Nous avons l’exemple de rappel de retraités, et l’ambassade d’Uruguay aurait été contactée pour trouver des professeurs d’espagnol, » cite Jacques Jaudeau. Si René Macron n’est « pas en mesure de confirmer » pour ce qui est de l’ambassade d’Uruguay, le directeur académique adjoint assure que rappeler des retraités « est fait et a toujours été fait, pour des temps partiels ».