L’haltérophilie n’est pas qu’une affaire de gros bras

Alors que les championnats d’Ile-de-France d’haltérophilie se tenait à Mantes-la-Jolie ce week-end, focus sur une discipline encore trop méconnue et trop souvent stigmatisée, à tort.

L’haltérophilie est un sport olympique, pratiqué à l’Association sportive Mantaise (ASM) depuis les années 50. Stigmatisée pendant la Guerre froide par les pratiques dopantes du bloc de l’Est, cette discipline a un véritable ancrage sport-santé, en loisir notamment. Plus ludique que la musculation, accessible à tous, l’haltérophilie est d’avantage une question de technique que de force uniquement.

« Chez nous, on soigne le mal du siècle, le mal de dos ». Michel Djebbari, entraîneur de la section Haltérophilie à l’ASM, est très fier « d’avoir réparé certains adhérents » grâce à cette discipline qu’il a lui-même découvert à la suite d’une carrière nationale en natation et en athlétisme. Son trésorier, Bernard Titreville est formel : « Ce sport renforce les os et évite les problèmes d’ostéoporose », preuve que face aux idées reçues, ces haltérophiles ont des arguments.

Sport de force et de vitesse, le principe consiste à lever des charges au-dessus du corps, en quelques fractions de secondes. « On mobilise 97 % des muscles du corps en même temps » rappelle l’entraineur qui ajoute « c’est un stimulant qui redonne la dynamique, celle que l’on perd avec l’âge ». En compétition, ce sport se pratique en deux mouvements : l’arraché (une levée de charge en un seul mouvement), et l’épaulé-jeté qui comprend une étape intermédiaire avec un arrêt sur les épaules avant un transfert de charge au dessus de la tête.

Souplesse, synchronisation, endurance et explosivité sont les maîtres-mots de cette discipline. « Il faut donner de la vitesse dans le mouvement contrairement au culturisme » explique le président de l’ASM haltérophilie. Un renforcement musculaire spécifique est nécessaire. « C’est un sport d’articulation, il ne s’agit pas d’avoir des gros bras, mais de bons amortisseurs » décrypte-t-il. La technique est indissociable, car le travail du corps « s’effectue plus sur le mouvement ».

« Ça coûte pas cher (110 euros par an, Ndlr), on fournit le matériel et l’accompagnement d’un coach », rappelle Bernard Titreville. Le trésorier ajoute « que contrairement à ce que l’on pense, les charges sont adaptées à chacun », et donc que cette discipline est ouverte à tous et à toutes, peu importe le gabarit.