La révolte des agents municipaux

Depuis le 29 novembre, les agents municipaux ont engagé un bras de fer avec le maire concernant le transfert de certains d’entre eux à la communauté urbaine.

Suite à un préavis de grève déposé le 17 novembre dernier, auquel le maire Marc Honoré (DVD) a rétorqué une fin de non recevoir, les agents municipaux ont débrayé mardi 29 novembre. Ils souhaitent protester contre le transfert de personnels à la communauté urbaine (suite au transfert des compétences de propreté, voirie et mobilier urbain, à partir du 1er janvier 2017, Ndlr) qui entraîne selon Catherine Couturier (CGT) « un recul du service public et des conditions de travail intolérables pour les agents ».

Ils sont un peu moins de 80 ce mardi matin à s’être réunis devant la mairie, dans le cadre de la journée d’action nationale pour la fonction publique, mais leurs revendications sont avant tout locales. « Mes collègues déplacés à GPSEO* vont perdre des congés, déjà que c’est compliqué pour eux de boucler leur fin de mois » explique Nathalie, graphiste, « venue en soutien de ceux qui souffrent sur le terrain ».

Thierry Perruchon est un de ceux qui pourraient être transférés à la communauté urbaine. Ce chargé de travaux à la direction technique d’Achères évoque « un déni de démocratie ». Il l’assure : « J’ai fait le choix d’une collectivité territoriale de 20 000 habitants et je me retrouve dans un bassin de
400 000 personnes ». Si son transfert est prévu pour le 1er janvier prochain, il soutient « ne pas avoir été reçu, ne pas en avoir été informé, bien que la voirie devienne une compétence de GPSEO ».

S’il craint de « perdre ses avantages numéraires », il souhaite aussi dénoncer le préjudice pour la population achéroise, évoquant « un temps de réaction plus important entre le personnel municipal et les administrés ». De l’aveu de l’ancien maire et conseiller d’opposition, Alain Outreman (PCF) : « Une baisse de la masse salariale de
200 000 euros cumulée à des impôts en hausse, c’est isoler un peu plus ceux qui souffrent ».

L’opposition a appelé la majorité lors du dernier conseil municipal à une « rébellion » mais ne se fait guère d’illusions : « c’est la 3ème grève depuis le début du mandat de Mr Honoré […] c’est un comble de ne pas recevoir les agents qui seront transférés, surtout quand on est en charge de la délégation du personnel à GPSEO ».

Réuni en assemblée générale, le personnel de la mairie a voté un second préavis de grève portant du 30 novembre au 8 décembre.

* Grand Paris Seine et Oise : Née le 1er janvier 2016, dans le cadre de la réforme territoriale, il s’agit de la nouvelle communauté urbaine rassemblant près de 400 000 habitants. GPSEO assure plusieurs compétences obligatoires, en lieu et place des 73 communes membres.

Le maire souhaite « rétablir la vérité »

Le maire d’Achères a souhaité réagir par voie de communiqué concernant « des transferts d’agents de voirie devenus obligatoires, conformément à la loi ». Marc Honoré (LR) a également explicité les raisons pour lesquelles il n’a pas reçu la CGT : « Il nous est impossible de répondre à leurs revendications compte tenu des contraintes financières que connaît la collectivité ».

L’édile se défend d’un dialogue social rompu, arguant « que 8 comités techniques (CT) et 4 comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ont été faits en 2016 », ce qui est plus important que le nombre de comités obligatoires chaque année. Il déplore l’absence du syndicat aux précédentes réunions du 13 octobre et 29 novembre.