La semaine dernière, les élèves d’une classe de quatrième du collège Mercier Saint-Paul ont organisé un grand tournoi de basket-ball pour leurs camarades du même niveau. Ils ont convié presse et élus pour cet événement réalisé dans le cadre des Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Ces derniers, mis en place depuis la rentrée suite à la réforme du collège, sont très décriés par les syndicats d’enseignants. Les élèves meulanais semblent, eux, les apprécier, un sentiment retrouvé chez les professeurs malgré le travail supplémentaire.
Ce point de la réforme, mélangeant plusieurs matières scolaires, a ici réuni des professeurs de mathématiques, d’Éducation physique et sportive (EPS), et de technologie. « Les élèves devaient travailler sur la problématique : quels sont les différents éléments à prendre en compte pour l’organisation d’un événement sportif, explique Mathieu Nivard, professeur de mathématiques. Nous, on a juste aidé à la réalisation, ce sont les élèves qui ont presque tout fait. »
En cours de mathématiques, par exemple, les élèves ont eu à choisir le sport qui serait pratiqué « par sondage avec des statistiques », note Mariam, élève de la 4ème5, membre de l’équipe chargée de filmer le tournoi et d’échanger avec les médias. L’enseignant d’EPS a quant à lui, entre autres, aidé les collégiens sur l’aspect sportif, et celle de technologie à la valorisation de l’événement avec la réalisation d’un film et la prise de contact avec la presse et la maire.
« Normalement on n’envoie pas de lettre au maire », sourit Aliya, elle aussi élève de l’équipe média, satisfaite de l’expérience, qui a également apprécié de « mélanger les matières ». Un bilan positif partagé par Mariam : « Ça permet de faire des choses qu’on n’aurait pas pu faire avec un seul prof. » La troisième membre de l’équipe média, Chairine, juge l’expérience « originale » et apprécie d’avoir « pu faire des choses pas communes ».
Ce tournoi de basket est « l’aboutissement de trois mois de travail », indique le professeur de maths, avec comme objectif « l’acquisition de compétences pour les élèves ». L’enseignante de technologie, Karilien Evers-Adhami, confie cependant que ces EPI « demandent beaucoup de temps et de concertation ». Même son de cloche pour Mathieu Nivard, pour qui « le fond est bon, mais les moyens ne sont pas forcément en adéquation avec l’ambition de la réforme ». Il estime par ailleurs que l’établissement Mercier Saint-Paul « s’est plutôt bien emparé de la réforme ».
Quentin Vassilieff, professeur d’EPS, confirme que les enseignants ont dû « prendre sur [leur] temps libre pour s’assurer que tout se passe bien ». Ce dernier dresse cependant un « bilan positif » de ce projet et précise : « Vu que c’était le premier, il y aura des améliorations ». Quentin Vassilieff ajoute : « Mais de ce que je vois, c’est riche pour les enfants, ils acquièrent beaucoup de compétences et ça diversifie la méthode ».