Subventions : la commune pourra (finalement) installer 31 caméras

Un intense lobbying d'élus yvelinois a permis de débloquer des fonds de l'Etat... et une subvention importante de l'intercommunalité qui y était conditionnée, soit au total 110 000 euros.

Il aura fallu les interventions d’un député et de deux sénateurs, dont Gérard Larcher, le président de l’institution parlementaire, pour qu’Epône ne voit pas lui passer sous le nez l’argent nécessaire. La municipalité va donc pouvoir lancer cette année son coûteux plan d’installation de 31 caméras sur la voie publique, jusqu’à présent bloqué par l’impossibilité d’en financer la totalité avec les seules finances communales.

« On a eu un courrier du préfet nous assurant que nous pouvions lancer notre projet de caméras, on va pouvoir faire partir le marché (appel d’offres public destiné à trouver un fournisseur, Ndlr), se réjouit le maire Guy Muller. Nous avons de petits soucis de sécurité, comme beaucoup de villes, et l’implantation de ces caméras va pouvoir renforcer le sentiment de sécurité de chacun. »

Retour en arrière : Guy Muller (LR) est élu en 2014, promettant entre autres un réseau de caméras de surveillance. La nouvelle majorité décroche de la Communauté d’agglomération de Mantes en Yvelines (Camy) une subvention de 100 000 euros, vitale pour un projet estimé à 431 000 euros. Avec une date-limite placée à fin 2016, elle est aussi conditionnée à la validation du projet et à sa subvention par l’Etat, via le Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD).

Le maire envoie sa demande en 2015, espérant alors toucher 50 000 euros du FIPD… mais le dossier n’est pas validé, faute de crédits suffisants pour l’institution, qui privilégie des communes de plus grande importance et doit payer pour la sécurisation des stades de l’Euro 2016 de fooball. Craignant de perdre les 100 000 euros de l’intercommunalité, Guy Muller obtient la prolongation de cette autre subvention à fin 2017 par la communauté Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) qui a succédé à la Camy.

Surtout, il mobilise les parlementaires de la droite yvelinoise, de la sénatrice-maire d’Aubergenville Sophie Primas (LR) au président du Sénat Gérard Larcher (LR). Le député-maire de Houdan Jean-Marie Tétart (LR), dont la commune est également concernée par l’absence de subventions du FIPD pour l’installation de caméras, cite d’ailleurs Epône dans une question au gouvernement relative au FIPD, en décembre dernier.

A l’Assemblée nationale, le secrétaire d’Etat Jean-Marc Todeschini (PS) a répondu par la négative à Jean-Marie Tétard… mais, d’après le courrier envoyé par la préfecture des Yvelines, le FIPD devrait finalement valider le dossier avec une subvention de 10 000 euros à la clé, entraînant le déblocage des 100 000 euros par GPSEO. « Ils ont eu une action très efficace », se satisfait donc l’édile épônois de ce lobbying réussi.