La prévention sur les planches

Dialoguer pour évoluer, telle est l’ambitieuse aspiration de la Mécanique de l’Instant. Ce théâtre à destination des jeunes, a fait de la prévention son cheval de bataille.

La Mécanique de l’instant, c’est le projet de 14 comédiens, metteurs en scène, auteurs,.. Un projet des plus ambitieux puisqu’il aspire à la réflexion et au débat sur des thématiques sociales, par l’intermédiaire de l’art théâtral, et ce dans les établissements scolaires. Cette troupe de comédiens basée à Arcueil (Val-de-Marne) se veut citoyenne et endosse cette mission par l’entremise du dialogue.

Quelques heures avant de remonter sur les planches devant les lycéens de Limay, Lyès Mussati et Cindy Girard étaient sur le plateau de La Matinale pour évoquer leur singulier dessein. Laïcité, contraception, parentalité, nutrition, racket : la troupe de théâtre présente un répertoire de thématiques impressionnant.

Pour favoriser l’échange, c’est à un procédé théâtral original que la troupe fait appel. « Après avoir joué, on a un comédien qui a le rôle de meneur de jeu qui vient discuter avec le public sur les choix des personnages, le meneur de jeu propose ensuite aux spectateurs de monter sur scène pour remplacer un personnage », explique Lyès Mussati. Brisant le quatrième mur, cassant les codes du théâtre, les comédiens ont décidé de mélanger expérience artistique et prévention.

C’est avec la pièce Sweet ô Sweetie qu’ils avaient choisi de faire face aux jeunes limayens, une longue réflexion sur l’usage du cannabis et les conséquences de l’addiction. Une mission de prévention des plus nécessaires et complexes, puisqu’il s’agit d’un phénomène de plus en plus courant chez les jeunes. Si marquer les jeunes sur des sujets aussi sensibles semble impossible, il n’en est rien pour la troupe à la philosophie particulière : « On n’arrive pas avec un message défini. Le message qu’on a, c’est de discuter et de dialoguer », expliquent Lyès Mussati et Cindy Girard. La troupe, âgée de six ans, sait aussi multiplier les procédés pour intéresser les jeunes à la sensibilisation.

Plus qu’une représentation, c’est à l’identification que les mises en scènes poussent. « Les spectateurs, qu’ils soient jeunes ou adultes, peuvent s’identifier aux personnages », rappelle Lyès. Cindy Girard et Lyès Mussati le savent, il s’agit de thématiques complexes, pour un public fragile : « Ils sont encore en construction, ce n’est pas un moment facile à vivre, on a plein de questions dans la tête. »