Maison centrale : passé à tabac pour une dette

Au mois de novembre, trois détenus de la prison en avaient passé un autre à tabac. Ils ont été entendus mardi 17 janvier.

Mardi matin, une opération d’envergure s’est déroulée à la maison centrale de Poissy, ainsi qu’à celle de Condé-sur-Sarthe, dans l’Orne. Six détenus y ont été extraits pour être entendus par les policiers du commissariat de Conflans-Sainte-Honorine. Cinq d’entre eux sont soupçonnés d’avoir passé à tabac un autre détenu.

Les faits remontent à la fin du mois de novembre dernier. Un prisonnier est roué de coups de poings et de coups de pieds dans les douches de la maison centrale par trois détenus, tandis que deux autres complices font le guet. Le motif du conflit est obscur « mais probablement lié à une dette d’argent », confie une source proche de l’enquête.

Après intervention des surveillants pénitentiaires, la victime a été transportée au centre hospitalier de Poissy, le visage tuméfié mais sans être dans un état grave. Les urgences médico-légales lui accorderont 42 jours d’incapacité totale de travail (ITT).

Si des prisonniers sont parfois extraits individuellement de la maison centrale, pour cette affaire, un dispositif particulier avait été mis en place pour conduire les six détenus au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine. Tous les suspects purgent en effet des peines allant de 20 à 30 ans de prison. Des renforts départementaux se sont donc rendus sur place, afin de sécuriser le transfert et le commissariat.

Durant les auditions, les cinq hommes, âgés de 37 à 61 ans, et incarcérés pour meurtre, trafic ou vol en bande organisée, ont nié les faits. Pour eux, « la victime les aurait provoqué », détaille une source proche de l’enquête. Suite à ces auditions, un détenu a regagné sa cellule, les preuves l’incriminant ayant été jugées insuffisantes.

Ils ont été présentés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Versailles, le mercredi 18 janvier dans l’après-midi. Lors de l’audience, trois d’entre eux ont assuré croiser la victime tous les jours sans soucis, indique Le Parisien. Les prévenus ont également demandé un délai pour préparer leur défense et l’affaire a été renvoyée au 29 mars prochain.

A l’issue de l’audience, cinq d’entre eux ont regagné leur cellule à Poissy, tandis que le supposé chef de bande retournait à la prison de Condé-sur-Sarthe.

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