La peinture comme soin et réadaptation

Sur le plateau de La Matinale, Paul-Henri Raffali offre un aperçu de sa vie d’artiste, fondée sur les troubles cognitifs avec lesquels il vit depuis un traumatisme crânien.

Paul-Henri Raffali est exposé à l’Espace Julien Green d’Andrésy jusqu’au 19 février.
Paul-Henri Raffali est exposé à l’Espace Julien Green d’Andrésy jusqu’au 19 février.

Aujourd’hui âgé de 31 ans, Paul-Henri Raffali s’épanouit parfaitement dans sa voie, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Comme un Vincent Van Gogh, c’est pour se remettre d’un traumatisme qu’il s’est tourné vers la peinture. S’il est encore loin de la renommée de ses prédécesseurs, ce peintre d’Andrésy commence à se faire connaître.

A sept ans, il est victime avec sa famille d’un terrible accident de voiture. A la suite d’un traumatisme crânien, il garde de lourdes séquelles dont des difficultés cognitives. Son chemin vers la peinture n’a pourtant pas été de soi : ce n’est qu’à 18 ans qu’il se tourne vers cet art.

« La peinture est une démarche d’intégration sur tout ce que j’ai vécu d’excluant, je ne peux pas la définir, c’est un peu comme un soin pour moi », explique-t-il sur le plateau de La Matinale. C’est ainsi, comme un processus de réadaptation à la vie, un soin contre l’exclusion, qu’il appréhende la peinture. « Le soin, en anglais, ça a deux significations, une signification au sens de faire attention, et une de prendre soin de, analyse-t-il d’ailleurs. Moi, c’est entre les deux. »

Ils sont nombreux à avoir utilisé l’art comme traitement suite à un traumatisme physique ou psychologique, de Frida Khalo à Vincent Van Gogh en passant par Toulouse-Lautrec. Quant aux médecins, ils sont eux de plus en plus nombreux à reconnaître les propriétés thérapeuthiques de l’art : depuis quelques années déjà, les procédés d’art thérapie et les essais cliniques mêlant art et médecine se multiplient.

Derrière des œuvres aux touches picturales colorées, des inspirations cubistes, dadaïstes, et néo-réalistes, c’est une conception assez novatrice de l’art que présente Paul-Henri Raffali : « Ca m’aide à me réadapter, me réapproprier ». Une réadaptation assez longue qu’il « dilue dans la peinture », selon ses propres mots.
Des années d’expériences au service de l’art ont vu évoluer son travail en même temps que sa personne. « Avant, c’était beaucoup plus coloré. A un moment donné de mon existence, je suis entré dans le monde concret, j’ai alors fait des tableaux un peu plus concrets », décrit-il. Vous pouvez retrouver les œuvres hautes en couleurs de ce jeune prodige à l’Espace Julien Green d’Andrésy jusqu’au 19 février.