La CGT va donner des bonnets d’âne aux maires

Ces « Prix maire » seront attribués dans six catégories par la CGT aux présidents de collectivités locales. Le but ? Protester par le rire plutôt que par la grève.

Le 28 mars, c’est un honneur dont ils se passeraient bien qui va être rendu à six maires et présidents d’intercommunalités ou du Conseil départemental. La CGT leur décernera en effet un « Prix maire », ou plutôt des bonnets d’âne destinés aux « pires autorités territoriales des Yvelines », prévient le syndicat. L’objectif de cette cérémonie un peu spéciale est de pouvoir protester sans pour autant manifester ou faire grève.

« On constate des difficultés partagées, de dégradation de nos conditions de travail, de suppressions de postes, de remises en causes de droits comme le temps de travail », rapporte Tristan Fournet, animateur de la coordination syndicale départementale CGT des collectivités territoriales des Yvelines. Les manifestations destinées à défendre des revendications sur ces sujets sont d’ailleurs assez régulières depuis 2015.

« Dans le même temps, on se rend compte, au niveau de la population, qu’il y a un souhait d’autre chose que la grève pour contester, poursuit le syndicaliste. Suite à ce double constat, on a voulu trouver quelque chose d’autre, d’innovant, pour agir un peu autrement. » Alors, la CGT a lancé fin janvier un appel à candidature auprès de ses membres dans les collectivités.

Les syndiqués peuvent nominer un homme ou une femme politique responsable d’une collectivité territoriale dans six catégories. Du « Baillon d’or » récompensant « le manque de dialogue social » au « Belphégor » destiné à « l’élu qu’on ne voit jamais ou trop peu », le « Prix maire » sera remis dans six catégories.

« On avait d’autres catégories, qu’on a retirées après consultation avec le service juridique de la CGT au niveau national, notamment sur le clientélisme et la mauvaise gestion des deniers publics », indique cependant Tristan Fournet. Un jury, composé pour l’occasion de dix délégués syndicaux « représentatifs géographiquement », choisira les malheureux élus parmi les nominés.

« Au national, ça leur a plu. Pour une fois, une initiative syndicale fait rire un peu partout, se félicite l’animateur de la coordination CGT et d’ailleurs lui-même membre du jury de cette initiative syndicale inhabituelle. Après, on verra comment les élus recevront leurs nominations : ils seront prévenus et conviés à la cérémonie. »

Crédit photo : ARCHIVES / LA GAZETTE EN YVELINES