Affaire Théo : les apprentis- journalistes entre émotion et colère

Touchés par ce qu'ils considèrent être le scandale de l'année, ces jeunes habitants de banlieue ont pris la parole sur l'affaire Théo pour faire part de leurs craintes.

Les cinq jeunes se sont retrouvés à la radio peu après, assis dans la rédac’. Ils en viennent vite à parler de l’affaire du moment. Depuis quelques jours, la France est troublée par une problématique trop souvent sur le devant de la scène : la relation qu’entretiennent les forces de l’ordre et la jeunesse des quartiers. Le 2 février dernier, à Aulnay-sous-Bois, ce qui devait être un simple contrôle de police dégénère et Théo, 22 ans, termine à l’hôpital.

C’est dans ce contexte plus que tendu que les apprentis journalistes de LFM ont décidé de s’exprimer à travers une interview. Lazar, Jonathan, Inès, Shéhérazade, Daoud… ont entre 13 et 18 ans. Pour eux, dont certains habitent le quartier mantais du Val Fourré, cette affaire revêt un caractère particulier. « On s’identifie à lui », témoignent unanimement ces jeunes et habitants de banlieue. Entre résignation et incompréhension, ils se sont résolus à prendre le micro pour témoigner leur soutien, mais aussi faire part de leurs doutes. Chez les cinq jeunes, l’émotion est palpable. « Cette histoire-là nous a beaucoup touché », déclare Jonathan : « Ce n’est pas leur travail, leur travail c’est justement d’apporter de la sécurité aux gens, pas de les blesser. »

Pour certains, il est difficile de ne pas blâmer les forces de l’ordre, même si Lazare tient à le mentionner : « Je pense qu’on peut toujours avoir confiance en la police. » C’est à l’unisson que les apprentis ont décidé de montrer leur appui à Théo à travers une vidéo de soutien, sous la bannière du désormais retentissant hashtag #JusticePourThéo.

Théo, 22 ans, éducateur de quartier, faisait le 2 février l’objet d’une interpellation, résultant en de graves blessures au niveau de la zone rectale, et 60 jours d’incapacité temporaire de travail. Alors que l’un des policiers est mis en examen pour viol et ses trois autres collègues pour violences volontaires en réunion, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) privilégie rapidement la thèse de l’accident. Ce qui devait être un simple contrôle de police devient un véritable scandale médiatico-judiciaire.