A cheval entre Buchelay, Mantes-la-Ville et Mantes-la-Jolie, le quartier Mantes université, c’est 40 ha en chantier depuis maintenant huit ans, rythmés par l’émergence d’équipements publics et de logements. Des travaux massifs sont encore prévus jusqu’après 2020, pour ce programme sous l’égide de l’Etablissement public du Mantois Seine aval (Epamsa). L’arrivée du RER E pousse les urbanistes à réorienter certaines caractéristiques de ce quartier où 2 500 logements doivent voir le jour (1 100 sont livrés ou en cours de construction, Ndlr).
La centralité était en effet prévue devant la halle Sulzer, du haut de son toit de 28 m pour 300 m de longueur. Cette dernière, placée sur une gigantesque parcelle de 11 ha accueillant déjà une école d’ingénieurs, devait recevoir un projet de centre commercial géant, dont le promoteur a annoncé l’abandon en 2015. « Le programme avait peut-être trop grossi pour la zone de chalandise », avancait-t-on à l’Epamsa la semaine dernière lors d’une visite de presse.
Aujourd’hui, rien n’y a été décidé. « Le fait que le projet Hammerson soit définitivement abandonné nous amène à revoir le caractère strictement commercial pour retrouver un quartier qui serait mixte », indique Xavier Hemeury, directeur de l’Epamsa. Il rappelle que le site « n’est pas une page blanche sur laquelle on serait libre », à l’instar de la dalle béton de quatre mètres d’épaisseur de l’ex-usine de pompes et de moteurs. Seule certitude : « Si on ne démolit pas, on fait une économie de 50 % à 75 %. »
« Il faut réussir à finir ce qui était engagé tout en arrivant à s’insérer dans les nouveaux objectifs que sont la gare Eole (RER E, Ndlr) et la halle Sulzer, explique Elsa Nouguès, architecte-urbaniste du cabinet Lambert Lénack. Il y avait un pôle gare, mais pas celui d’Eole, il faut réussir à réorienter les axes et certaines voies vers ce pôle. Avant, la centralité était pensée à la halle Sulzer. C’est stimulant de voir que le projet urbain n’est pas voué à rester fixé dans son dessin d’il y a dix ans. »
Les chantiers actuels se concentrent au niveau des anciens terrains du « plateau ferroviaire », propriétés de RFF. Destinées à recevoir 257 logements dont plus de 100 sociaux, une école et un centre de loisirs, ces parcelles sont les premières de France a avoir été vendues « en décôte » en 2014 (avec un rabais de 380 000 euros, Ndlr) , suite à une loi votée en 2013. « Ce symbolisme a permis de conclure une négociation qui durait depuis près de huit ans », note Denis Courtot, directeur des opérations à l’Epamsa.