La Seine : théâtre d’entraînement pour l’armée de terre

Une quarantaine de militaires de l'armée de terre ont fait des entraînements de manœuvre sur la Seine la semaine dernière. Le tout sous les regards ébahis des Andrésiens, jeunes et moins jeunes.

« On est habitué à des terrains où on a plus de place, moins aux situations urbaines, confie le capitaine Guillaume, responsable de l’exercice, d’Andrésy comme cadre d’entraînement. C’est pas le plus favorable mais ça colle avec les situations réelles, où ça ne colle pas toujours. » C’est une scène peu banale à laquelle les Andrésiens ont assisté la semaine dernière. Du lundi 13 au mercredi 15 mars, une quarantaine de militaires ont fait un entraînement de manœuvre sur la Seine, non loin de la mairie.

Des élèves de CM2 ont pu essayer un gilet pare-balles, avec l’aide d’un soldat, l’équipement pesant neuf kilos.

« C’est une proposition du colonel Lenoble qui dirige le 13ème régiment du génie de l’armée de terre, un ancien Andrésien », explique le maire Hugues Ribault (LR), de l’organisation de cet exercice à Andrésy. Basée habituellement dans le Doubs, le 13ème régiment du génie est déployé depuis le début de l’année en Île-de-France dans le cadre de l’opération Sentinelle, déclenchée après les attentats à Paris en janvier 2015.

L’objectif de l’entraînement était de « faire naviguer des véhicules sur un cours d’eau avec un moyen transportable et montable rapidement », détaille le capitaine Guillaume. En pratique, le mercredi 15 mars, jour de la manœuvre finale, plusieurs petits bateaux et morceaux de pont ont été assemblés pour former une embarcation appelée « portière ». Sur laquelle un Petit véhicule protégé (PVP), de sept tonnes, est monté pour ensuite être déplacé, ce jour-là sur la Seine.

Un véhicule léger de l’armée de terre a été déplacé sur la Seine grâce à un assemblage de bateaux et de petits ponts, appelé portière.

Une opération qui prend en général deux heures : « une heure pour prendre les pièces et les amener, puis une heure pour monter la portière », indique un lieutenant. Un dispositif déjà utilisé au Gabon ou encore en Côte d’Ivoire, mais qui pourrait avoir à être mis en œuvre dans le cas d’une crue majeure de la Seine et permettrait alors de « la faire franchir à des véhicules civils voire des civils », précise le responsable de l’exercice.

« On n’avait jamais vu ça à part sur Call of Duty »

Lors de la dernière journée de présence des militaires, le mercredi 15 mars, une centaine d’élèves de CM2 des groupes scolaires Le Parc et Saint-Exupéry ont pu échanger avec les soldats le matin, suivis dans l’après-midi des enfants du centre de loisirs.

Lorsque le colonel Lenoble, en charge du 13ème régiment du génie, a contacté le maire de la commune, il lui a également « proposé que des enfants viennent voir pour qu’on leur explique » raconte Hugues Ribault (LR). Qui ajoute : « J’ai sauté sur l’occasion ».

En plus de répondre à leurs questions, les militaires ont fait essayer aux enfants un gilet pare-balles et leur ont présenté l’équipement. Les écoliers ont même pu monter à bord d’un des trois véhicules militaires présents, le Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) en l’occurrence, unanimement jugé « classe » par les jeunes Andrésiens.

« On n’avait jamais vu ça à part sur Call of Duty » (célèbre jeu vidéo, Ndlr), sourient en cœur Yanis, Luke et Kenzo, tous en CM2. Un contact que les militaires ont également apprécié de leur côté. « C’est intéressant car ils ne nous connaissent que au travers de la télévision, explique l’adjudant Damien. Là, on peut leur expliquer et ils ont énormément de questions. »