Handicap : le grand oublié de la campagne présidentielle ?

Les personnes en situation de handicap se retrouvent en grande difficulté pour aller voter. Pourquoi ? Les bureaux de vote ne sont pas tous accessibles.

« Tous les acteurs politiques sont au courant de cette situation, mais ne réagissent pas », regrette Lilianne Morellec, responsable des Yvelines à l‘Association des paralysés de France (APF).

Ils sont les grands oubliés de cette campagne présidentielle, et ils n’en peuvent plus. Les personnes en situation de handicap se sentent exclues de la société. Pour les prochaines élections, certaines ne sont même pas sûres d’aller voter. Pas par manque de patriotisme, mais seulement car ils ne peuvent pas se déplacer dans les bureaux de vote, pas forcément accessibles en fauteuil roulant.

Conséquence : les personnes en situation de handicap doivent voter par procuration. Une situation insoutenable pour elles qui veulent vivre « normalement ». En effet, Liliane Morellec, responsable des Yvelines à l‘Association des paralysés de France (APF), est consternée. Selon elle, « tous les acteurs politiques sont au courant de cette situation, mais ne réagissent pas ». Elle s’est d’ailleurs « rendue à des soirées de campagne de candidats pour soulever le problème ».

Elle explique que « quand on leur en parle, ils sont gênés et ne savent pas quoi dire. Mais rien ne change ». Elle ajoute : « Même les salles de meetings ne sont pas toujours accessibles. » Pourtant, en 2005, une loi demandant aux établissements publics à être accessibles a été votée. Mais l’échéance obligeant les lieux accueillant du public à être accessibles aux fauteuils est sans cesse repoussée.

Pour Liliane Morellec, cela est dû au fait que les personnes « valides » ne se sentent pas concernées. Pourtant, tout le monde est concerné. En effet, 12 millions de Français seraient touchés : les personnes handicapées, mais également les personnes âgées, malades ou accidentées, les femmes en fin de grossesse et même les familles avec des poussettes, les voyageurs encombrés de bagages, etc…

Elle explique : « Une femme qui a une poussette, va préférer prendre la rampe d’accès plutôt que porter la poussette et le bébé dans les marches, une personne en béquilles, va utiliser cette même pente, cela sert à tout le monde ». Bien qu’oubliés du programme des candidats, ils vont quand même aller voter car « leur vote compte tout autant que ceux des autres ».