Les Ormes s’abattent sur la reconstruction du gymnase Foch

Des habitants de la résidence jouxtant le projet municipal de démolition-reconstruction du gymnase décrépit, partiellement financé par la construction de 50 logements, ont manifesté leur colère.

« Vous allez faire une cité ! C’était un quartier agréable, l’avenue Foch donnait de l’air : là, il n’y a plus d’air. » Ils n’ont pas mâché leurs mots, ces habitants de la résidence des Ormes, à propos du projet de démolition-reconstruction du gymnase Foch. Ils apprécient peu l’idée de devenir voisins de quatre immeubles à la place du gymnase actuel, décrépit et plus aux normes. Ces résidents ne se sont pas montrés sensibles à l’argument financier développé par les adjoints présents.

Tout n’avait pourtant pas si mal commencé ce soir-là, avec la présentation devant 70 personnes du projet municipal : créer pour 2021 un gymnase semi-enterré, surmonté de 50 logements dont 25 % sociaux, sur une parcelle de 4 400 m² comprenant l’actuel gymnase, son parking et des terrains de basket. « On devait permettre au lycée d’avoir des infrastructures sportives proches,justifie l’adjoint aux sports Bruno Lakehal de la décision de reconstruire le gymnase démoli. Les logements seront vendus afin de payer partiellement la facture. »

Ils constituent une large majorité de ceux venus à la réunion : habitant autour du gymnase actuel et donc autour du futur projet, dans l’un des 200 appartements de la résidence des Ormes, ils refusent tout net ce qui leur est présenté. « N’y aurait-il pas eu d’autres alternatives moins urbanisantes ?, demande ainsi une présente. Quelles sont les possibilités de dialogue et d’échanges pour, à partir de ce projet-là, réfléchir à des choses moins denses ? » Vient à l’esprit la concertation approfondie donnée, l’an dernier, autour du réaménagement de la place Fouillère.

Habitant autour du gymnase actuel (à gauche) et donc autour du futur projet, dans l’un des 200 appartements de la résidence des Ormes (à droite), ils refusent tout net ce qui leur est présenté.

Face à la bronca du public, les adjoints répondent qu’un remplacement du gymnase est estimé à plus de trois millions d’euros, pas entièrement couvert par la vente de 50 logements. « Nous ne pouvons financer intégralement un gymnase, martèle Bruno Lakehal. On partait de 120 logements, puis 90. […] C’est le seul moyen de remettre un gymnase propre et neuf, moins de densification n’intéressera pas les promoteurs (privés, Ndlr). »

L’adjoint aux sports, aux côtés de son homologue à l’urbanisme Frédéric Ruotte, a beau assurer que les immeubles de six étages culmineront moins haut que leur propre résidence, le public reste de marbre. « On ne veut pas plus de logements », indique une habitante évoquant le surcroît de circulation, de stationnement et d’élèves dans les écoles. « On a encore la chance d’habiter en banlieue, d’avoir des espaces verts ! », s’émeut une résidente âgée.

Les adjoints, eux, se montrent de plus en plus agacés. « A chaque fois qu’on parle de logement, on a l’impression de parler de choses sales. A Conflans, ça fait des années qu’on se plaint que le centre-ville meurt ! Une ville, pour qu’elle grandisse et crée du chaland, doit construire du logement »,
avance Frédéric Ruotte. Jusqu’à conclure, visiblement un peu blasé de réactions dont il n’avait pas anticipé la virulence : « On n’est pas obtus, si le projet n’est pas accepté, on gardera le gymnase… »