Les élections professionnelles sur le site pisciacais de PSA se sont déroulées le jeudi 16 mars. Si le syndicat Force Ouvrière (FO) reste majoritaire sur l’ensemble du site, il connaît un recul et la CGT devient même majoritaire dans le collège ouvriers. Pour la première fois, l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) rejoint de justesse la liste des syndicats représentatifs, après un recomptage des voix contesté par la CGT et FO (voir encadré).
Dans un tract, la CGT se félicite d’être devenue « le premier syndicat chez les ouvriers ». Le syndicat estime que les salariés « ont exprimé par leur vote le rejet des salaires bloqués, des samedis gratuits, des surcharges de postes, du sous-effectif, des attaques contre les congés ». Sur l’ensemble du site, même si il reste majoritaire, FO a connu « une baisse de 7 % » des voix par rapport aux dernières élections d’après Brahim Ait Athmane, délégué FO à Poissy.
« Le premier phénomène, c’est le contexte économique de l’entreprise : comme on est le premier syndicat sur le site, les salariés nous ont un petit peu reproché de pas les avoir suffisamment défendus. Donc ils nous un petit peu sanctionné, avance ce dernier des différentes raisons de cette baisse. Le deuxième phénomène, c’est une direction qui a essayé d’introduire de force l’Unsa. »
Le syndicat majoritaire du site pisciacais annonce dans un tract que « FO, fidèle à ses valeurs, continuera de négocier dans l’intérêt des salariés, mènera tous les combats nécessaires pour réussir les transformations du site, mais en préservant l’intérêt des salariés. » Il a d’ailleurs durcit le ton dans un récent tract.
De son côté, l’Unsa se satisfait, sur son site internet, de ses résultats aux élections professionnelles. « Pour la première fois l’Unsa s’implante chez PSA à Poissy […]. L’Unsa sera présente pour négocier sur le site de Poissy la rémunération, le temps de travail, la qualité de vie au travail, etc. » Contactés, les représentants de la CGT et de l’Unsa n’ont pas répondu aux sollicitations de La Gazette avant la mise sous presse de cette édition.
Un recomptage contesté par la CGT et FO
Pour être représentatif, un syndicat se doit de franchir la barre des 10 % des votes aux élections professionnelles. Un seuil important car il permet de signer ou non des accords et un pouvoir de négociation. Après les élections du 16 mars du site pisciacais de PSA, l’Unsa n’avait pas franchi ce seuil fatidique à quelques centièmes de pourcents près.
Alors que ces résultats avaient été rendus officiels au lendemain des élections d’après FO et la CGT, un recomptage des voix a eu lieu le 22 mars et a vu l’Unsa devenir représentatif avec 10,03 %, suite à une contestation des résultats par ses responsables. La CGT et FO dénoncent, chacun de leur côté, ce recomptage des voix.
« La direction a décidé de faire un recomptage alors que les PV (procès verbaux, Ndlr) ont été validés, que chaque bureau de vote avait proclamé les résultats, et qu’ils ont été affichés, affirme Brahim Ait Athmane, délégué FO à Poissy. Et oh miracle, une semaine après alors qu’on a aucune garantie que ce soit sécurisé ni quoi que ce soit, on se retrouve avec un recomptage qui donne l’UNSA représentative. »
Un point de vue que partage la CGT dans un tract titré « La direction magouille et tripatouille le vote des salariés ». Cette dernière avance que « L’Unsa gagne une voix » et que « cinq bulletins de vote ont été annulés » dans les autres organisations syndicales, suffisant pour que l’Unsa devienne représentative. Les deux syndicats ne reconnaissent pas ce nouveau résultat, que la CGT estime « sans aucune valeur ».
« Ce n’est pas nous qui avons décidé de recompter, c’est eux qui ont demandé à ce qu’il y ait recomptage. C’est leur droit, estime de son côté la direction de PSA, en référence, sans la citer, à l’Unsa. Mais ça arrive souvent, ce n’est pas quelque chose de complètement étonnant et dans ce cas-là, encore moins. »