Pas de solution miracle pour attirer des médecins

Un diagnostic, sombre pour les Yvelines, un peu moins pour Poissy, a été présenté avec quelques pistes pour améliorer la situation, lors d'une seconde réunion entre mairie et professionnels de santé.

La précédente réunion entre mairie et médecins, en septembre dernier, avait tourné à l’affrontement verbal entre des professionnels mécontents et une municipalité qui n’avait pas anticipé cette bronca. Alors, avant la seconde réunion de jeudi dernier, pour laquelle une cinquantaine de professionnels de santé avaient fait le déplacement, les élus ont fait établir au préalable un diagnostic détaillé et indépendant du paysage médical pisciacais.

« Quand on disait il y a dix ans qu’en Île-de-France, on allait avoir un problème de démographie médicale, on avait du mal à nous croire », contextualise de l’actuelle pénurie de professionnels de santé Alexandre Grenier. Ce dernier dirige l’Union régionale des professionniels de santé (URPS) – médecins Île-de-France, une instance professionnelle regroupant les médecins et les représentant auprès de l’Agence régionale de santé (ARS), à qui a été commandée l’étude.

« Dans les Yvelines, entre 2007 et 2016, il y a moins 17 % de médecins, avec 3,2 % d’augmentation de la population, il y a un décrochage très net, poursuit-il de ce sombre constat. Et 30 % des médecins en Île-de-France ont plus de 60 ans, 17 % moins de 40 ans. » Poissy n’est pas la commune la plus mal lotie en vallée de Seine selon les résultats de l’enquête. La commune « peut rester très attractive si on y travaille bien », mais les médecins en exercice y sont comme ailleurs vieillissants et manquent de successeurs.

Les médecins et autres professionnels pisciacais, dont une cinquantaine ont répondu à l’URPS, décrivent « des locaux satisfaisants dans l’ensemble mais très souvent pas aux normes handicapés », ainsi que « des difficultés à trouver des remplaçants » et « de très faibles espoirs de trouver un successeur ». Alors, comme exprimé lors de la précédente réunion, la municipalité compte d’abord se concentrer sur la proposition de locaux adaptés, qu’ils soient privés ou publics.

Des locaux privés avaient d’ailleurs été inaugurés l’an dernier par sept professionnels (deux cabinets sont encore vacants, Ndlr). « Mais l’immobilier ne fait pas un projet : construire des murs s’il n’y a personne dedans ne sert à rien », nuance le directeur de l’URPS. Alors, si des implantations de cabinets pluriprofessionnels sont actuellement à l’étude, « ce n’est absolument pas fait », a précisé le maire Karl Olive (LR) qui a assuré d’abord souhaiter « répondre aux Pisciacais et à votre exigence ».

88 médecins libéraux pour 37 000 habitants

Poissy compte 88 médecins exerçant en libéral. Il y a parmi eux 25 médecins généralistes, un nombre en recul de 13 % entre 2009 et 2016, tandis qu’une majorité de ces professionnels de santé a plus de 50 ans. Chez les spécialistes, les domaines concernés par un « problème de renouvellement dans les prochaines années », selon l’enquête commandée par la mairie de Poissy, sont la psychiatrie, la rhumatologie, la pédiatrie, la gastro-entérologie et l’ophtalmologie.