Dans le cadre d’un partenariat passé entre le Commissariat général à l’égalité des chances, la préfecture des Yvelines et France télévisions, un séminaire était organisé mardi 4 juillet à Versailles. Un échange s’est déroulé entre des journalistes du groupe et une centaine d’élus, représentants associatifs et éducatifs de villes comprenant des quartiers prioritaires. Si les premiers étaient présents pour apprendre à repérer les « fake news » (fausses informations, Ndlr) et les décoder, les seconds ont surtout déploré la mauvaise image véhiculée par les journalistes de leurs quartiers.
« Il y a aujourd’hui une défiance, il faut réfléchir à cette relation entre les médias et les quartiers en politique de la Ville », insiste Serge Morvan, préfet des Yvelines. Il préconise ainsi une « sensibilisation à la communication non-violente », qui pourrait passer par le développement des interventions de journalistes en milieu scolaire.
Pour autant, le travail risque d’être long. Pour Anke Fernandez (SE), maire d’Ecquevilly, le constat est radical : « On n’a pas envie de vous voir. » « Ce sont toujours les mêmes images qui sortent », a déploré Philippe Guéroult, adjoint à Trappes en charge de la culture. « Comment les choisissez-vous ? » demande-t-il aux journalistes présents. « C’est vrai qu’aux informations générales, les sources viennent de la police et de la justice, on ne fait pas de reportages sociétaux » reconnaît Anne-Charlotte Hinet, reporter à France 2.
Ce jeune conseiller d’insertion mantais a, lui, été choqué par l’émission Ma société est violente, tournée en 2001 au Val Fourré et diffusée sur France 3 : « Je ne me suis pas reconnu. » Hervé Brusini, directeur en charge du numérique à FranceTV.info, à l’époque aux commandes, lui répond : « On s’est raté, ce n’est pas ce que nous voulions. » A l’époque, le tournage avait duré une dizaine de jours, avec six équipes de journalistes.
« C’est un univers difficile à pénétrer, on s’est un peu désengagé », concède Edouard Perrin, journaliste pour l’émission Cash investigation. Ce n’est pourtant pas la volonté des élus qui manque, chacun profitant du séminaire pour informer d’initiatives positives diverses. « On n’est pas contre, explique Anne-Charlotte Hinet. Mais il faut que derrière il y ait un sujet. »