Soigner les maux par les mains

Depuis le début de l’année et une fois par mois sur le campus de l’hôpital de Bécheville, des ostéopathes bénévoles effectuent des consultations auprès d’enfants handicapés.

Dans la salle Bourgogne du campus de Bécheville, le 17 juin dernier, Marie-Bénédicte approche le fauteuil roulant de son fils Benjamin, âgé de 14 ans. Depuis 2011, le jeune garçon, originaire de Montigny-le-Bretonneux, est suivi par les ostéopathes bénévoles de l’association Enfants handicapés espoir ostéopathie Île-de-France Ouest (EHEO).

Créée en 1993, l’association a évolué dans différents lieux, à Chapet et Mantes-la-Jolie, avant d’arriver sur le site de Bécheville. Mais à chaque fois, l’objectif est le même : tous les mois, des ostéopathes bénévoles réalisent des consultations auprès des enfants handicapés. Ces consultations sont gratuites, moyennant une adhésion à l’association. Elle regroupe aujourd’hui une trentaine de bénévoles et soigne une quarantaine d’enfants.

Monique Thinat est une des ostéopathes à l’origine de l’association pour rendre l’ostéopathie plus accessible. « L’association a été créée pour répondre aux besoins en dehors des institutions, avant on ne la retrouvait pas dans les parcours de soins des instituts médico-éducatifs, détaille-t-elle. Pourtant les enfants doivent recevoir ces soins. Avec l’association, nous faisons un suivi pendant plusieurs années. »

« L’ostéopathie c’est ressentir par les mains. On ne fait ni de la rééducation, ni des exercices répétés », explique Monique Thinat.

C’est d’ailleurs Monique Thinat, aidée par deux jeunes ostéopathes, qui s’occupe de Benjamin aujourd’hui. L’occasion de demander de ses nouvelles à Marie-Bénédicte : « Il est très présent dans le visuel et l’interaction. Avant, il était plus triste, plus renfermé. » La consultation dure une trentaine de minutes, durant laquelle, après avoir examiné le dossier, les trois professionnels tentent de soulager le patient à l’aide de leurs mains. « L’ostéopathie c’est ressentir par les mains. On ne fait ni de la rééducation, ni des exercices répétés », ajoute Monique Thinat.

Dans le cas de Benjamin, ils ressentent « une forte densité au niveau du thorax. Il a aussi le souffle coupé. » Par une série de manipulations et de placements de mains, les trois professionnels souhaitent lever « le barrage » ressenti au niveau du thorax. « Maintenant ça circule », note Monique Thinat.

Si les résultats sont ressentis par les parents et les enfants, les ostéopathes, étudiants ou débutants, y voient également des bénéfices. «  C’est un moment d’échanges et de partages avec les parents, détaille Eliott, bénévole depuis sept ans. Pour les étudiants cela leur permet également de faire de la pratique et de rencontrer d’autres professionnels. »

L’association EHEO organise des consultations une fois par mois. La prochaine séance, celle de la rentrée est fixée le 16 septembre, à 9 h 30, au campus de Bécheville.