La mairie en appelle à l’État pour les Tibétains qui dorment dehors

Depuis juin, de plus en plus de réfugiés tibétains dorment dans des tentes, dehors au Pointil. Face à cette situation, la municipalité et la Pierre blanche demandent à l’État de trouver une solution.

« Conflans-Sainte-Honorine est connue au Tibet, et les Tibétains y arrivent maintenant directement. » Par ces mots, le maire LR de la commune, Laurent Brosse, donne l’une des possibles raisons de leur « arrivée continue » qui se poursuit au rythme de « trois ou quatre par jour ». L’édile, qui s’est toujours montré concerné, en appelle une nouvelle fois à l’État car la « situation devient intenable ». Le maire comme l’association la Pierre blanche souhaitent qu’une solution soit trouvée pour les près de 200 Tibétains qui dorment actuellement dans des tentes au Pointil.

Depuis près d’un an, une cinquantaine de Tibétains sont hébergés dans l’ancien bureau d’affrètement fluvial du Pointil, grâce à une convention signée entre Voies navigables de France (VNF), propriétaires du lieu, la préfecture et la Pierre blanche, association d’accueil et d’hébergement de personnes en difficulté. Mais face au nombre important de réfugiés, Laurent Brosse insiste que la cinquantaine de places dans le bâtiments est « largement insuffisante ».

En novembre dernier déjà, plusieurs Tibétains dormaient dehors sous le porche de l’ancien bureau d’affrètement et ils seraient actuellement 63 dans cette situation d’après le maire. « Mais depuis juin, ça s’est largement empiré puisque sur l’espace vert (situé devant le bâtiment, Ndlr) on a des tentes qui se sont multipliés, explique le maire de Conflans-Sainte-Honorine. La situation en matière d’hygiène et la situation sanitaire deviennent alarmantes. »

En se rendant sur place fin août, Laurent Brosse indique avoir « dénombré une bonne soixantaine de tentes ». Un chiffre confirmé par Christian Souchon, le président de la Pierre blanche, qui ajoute que « 200 Tibétains » dorment sous ces tentes situées devant le Pointil. « La chose la plus importante est de trouver une solution pérenne », insiste Christian Souchon. Une demande qui trouve écho à la mairie puisque le premier magistrat de la commune à déjà envoyé trois courriers au préfet de région, qui n’ont pas trouvé réponse.

« Ma demande auprès de l’État, c’est de trouver une solution immédiate, […] pour les personnes dans les tentes à l’extérieur du bâtiment dans un premier temps, et dans un deuxième temps pour les personnes qui sont à l’intérieur, insiste Laurent Brosse. Ce sont des centaines de places dont on a besoin et Conflans-Sainte-Honorine n’est pas en mesure seule d’y répondre. » Le maire réclame également un meilleur suivi des réfugiés, « sanitaire » et « du nombre de personnes accueillies ».

La Pierre blanche agrée centre d’hébergement d’urgence

Si la Pierre blanche, ainsi que la municipalité, soulèvent la situation actuellement compliquée pour l’accueil des Tibétains à Conflans-Sainte-Honorine, une bonne nouvelle est arrivée au début de l’été. L’association d’accueil et d’hébergement de personnes en difficulté qui vient notamment en aide aux réfugiés tibétains de Conflans-Sainte-Honorine, « a été agréée Chum (Centre d’hébergement d’urgence pour migrants, Ndlr) depuis le 1er juillet », indique Christian Souchon, son président.

« On va avoir des aides de l’État pérennes pour 100 places, apprécie ce dernier. C’est une très bonne nouvelle sur le plan financier et une reconnaissance de l’accueil qu’on fait depuis 1989. » Notamment grâce à ces aides, la Pierre blanche va pouvoir réaliser des travaux dans l’ancien bureau d’affrètement fluvial du Pointil pour « les sanitaires et améliorer les conditions de couchage », précise Christian Souchon.

Le président de l’association se satisfait également d’avoir reçu « une aide importante de la part de l’entreprise Saint-Gobain » pour la restauration d’une troisième maison à Andrésy qui permettra d’accueillir « une douzaine de personnes ».