Dans le quartier en construction de Mantes université, dit « Mantes U », à deux pas des gares de Mantes-la-Jolie et de Mantes station, une école était censée ouvrir à la rentrée 2020. Mais le blocage des terrains par la SNCF, annoncé en juillet à la municipalité mantevilloise par l’Etablissement public du Mantois Seine aval (Epamsa), constitue une fort mauvaise nouvelle pour les habitants qui attendent de manière de plus en plus pressante des écoles moins remplies.
Dans le cadre de la réorganisation du quartier pas encore terminée, à l’étude depuis quelques mois suite au lancement du chantier de prolongement du RER E à l’Ouest de Paris, la SNCF, ne sachant plus de quels terrains elle aura besoin, a bloqué toute vente de son foncier. Ce dernier devait pourtant accueillir, à côté de la halle Sulzer, un groupe scolaire de 12 classes et une résidence de 177 logements réalisée par le promoteur Marignan.
Il y a quinze jours, au conseil municipal, le maire FN Cyril Nauth a lu la lettre reçue en juillet de l’Epamsa, qui rapporte une étude en cours. « Les premiers travaux de cette étude ont mis en évidence des difficultés et des interrogations qui amènent à suspendre provisoirement toute opération dans ce secteur », écrit Xavier Hémeury, son directeur.
Alors, il faudra attendre « des arbitrages et des choix qui devraient intervenir fin 2017, début 2018 normalement », poursuit-il. « Il y a un fort risque de créer des bouchons, des embouteillages invraisemblables, en raison d’un plan de circulation qui n’a pas été conçu pour absorber les flux d’un RER », a indiqué Cyril Nauth.
« Nous reviendrons très vite vers vous pour vous proposer une solution », a-t-il voulu rassurer. Face à lui, pour une fois, l’opposition municipale de gauche ne l’attaque pas frontalement. « La population ne va pas comprendre, on leur a promis un groupe scolaire, et on n’aura pas de groupe scolaire », a ainsi regretté un Serge Gaspalou « catastrophé » pour Ensemble pour Mantes-la-Ville à gauche.
« On nous parle d’incertitudes, d’arbitrages, de calendrier, de problèmes de circulation alors qu’on sait que quand on fait un nouveau quartier, on commence par faire les tracés des pénétrantes, s’est indignée Annette Peulvast, maire socialiste jusqu’en 2008 et conseillère d’opposition du groupe Ambition pour Mantes-la-Ville. Il y a ou impéritie, ou incompétence, ou une volonté quelque part, qui ne peut nuire qu’aux habitants de Mantes-la-Ville. »
Et celle-ci, fort en colère, de poursuivre sur sa lancée : « Je constate qu’on est dans un état de fait totalement inacceptable […] on se moque de la Ville de Mantes-la-Ville. » Si l’ancienne maire ne le nomme pas, elle a tout de même indiqué avoir « noté une absence » dans les débats. Selon nos informations, elle évoquait là Pierre Bédier (LR), président du Département et de l’Epamsa, qui, sans forcément être à leur origine, pourrait bien se satisfaire des déboires d’un maire avec qui la détestation est cordiale et mutuelle.