Hôpital : le personnel déterminé pour sauver la réanimation

Le service réanimation de l’hôpital de Meulan-Les Mureaux est menacé de fermeture.

La nouvelle est tombée comme un couperet fin juillet pour le Centre hospitalier intercommunal de Meulan-Les Mureaux (Chimm) : l’Agence régionale de santé (ARS) a rejeté la demande de renouvellement de l’autorisation de maintien du service de réanimation. Une décision à laquelle, après la fermeture de l’oncologie en 2015, s’oppose fermement le personnel hospitalier, réuni au sein d’un collectif, ainsi que les élus locaux. Une manifestation est prévue le mercredi 20 septembre de 11 h à 13 h et la pétition en ligne du collectif a récolté plus de 5 500 soutiens en quatre jours.

« Nous avons reçu une notification le 26 juillet de l’ARS disant que le service réanimation devrait fermer au 30 octobre, explique Cyril Kakon, chirurgien vasculaire du Chimm. C’est incompréhensible car le directeur général de l’ARS est venu il y a deux ans et avait promis que le service ne fermerait jamais. » Le personnel hospitalier ne comprend d’autant pas cette décision « alors qu’on est sans aucun doute l’hôpital le plus rentable de vallée de Seine », souligne Cyril Kakon.

Cyril Kakon déclare sans détour que le collectif est déterminé : « On est prêt à aller jusqu’à la démission collective, on ne prendra pas en charge des malades qu’on peut tuer. » Le collectif assure qu’une fermeture du service réanimation, où sont pris en charge des patients qui ont des défaillances d’organes multiples, aurait des conséquences sur l’ensemble des services de l’hôpital.

« C’est un schéma classique, après la réanimation, les autres services ferment au fur et à mesure », insiste François Mijon, responsable de l’unité réanimation. « Les médecins n’auront plus l’impression de faire leur métier en toute sécurité, complète Cyril Kakon. La réanimation est un élément central de l’hôpital, on ne peut pas faire ce qu’on fait aujourd’hui sans. »

« S’il n’y a plus de réanimation, plus aucun anesthésiste ne voudra endormir des patients fragiles, ce qui mènera à la fermeture de la chirurgie, avance par exemple Carole Mauger-Briche, responsable des urgences. Les problèmes cardiaques, respiratoires, etc, ne pourront plus être pris en charge à Meulan car ils sont susceptibles d’avoir besoin de réanimation. »

La maire de Meulan-en-Yvelines et présidente du Chimm, Cécile Zammit-Popescu (LR) s’insurge également : « Le départ de la réanimation est catastrophique ». La semaine dernière, le conseil de surveillance de l’hôpital a voté « la demande d’un rendez-vous en urgence avec le directeur général de l’ARS, un courrier de demande de recours gracieux auprès de la ministre de la santé ». Si aucune solution n’est trouvée, la maire de Meulan menace d’un « recours au tribunal administratif sur le fond contre la décision de l’ARS et un recours au tribunal administratif contre la décision en référé de suspension ».

Le directeur du Chimm, Frédéric Mazurier, s’il parle de « reconversion du nombre de lits » plutôt que de fermeture, confirme souhaiter le maintien du service. « L’enjeu aujourd’hui, c’est de pouvoir continuer à prendre en charge des soins critiques sur le site de Meulan », confie Frédéric Mazurier. L’ARS explique sa décision par « une réorganisation plus globale des soins critiques sur l’ensemble du territoire. Elle précise qu’ une équipe territoriale de soins critiques inter-établissements doit se mettre en place […] pour assurer une prise en charge graduée et sécurisée des patients ».